Florent Compain, militant anti-évasion fiscale poursuivi pour avoir « fauché » des chaises dans une agence de la BNP à Nancy en 2015, a comparu jeudi devant le tribunal de Bar-le-Duc (Meuse) qui rendra sa décision le 6 juin et a tenté d'éviter de faire du procès une tribune.

Une centaine de personnes était venue le soutenir. Rassemblées devant le tribunal toute la matinée, elles ont rejoué le « procès de la BNP » en extérieur. « Je ne suis pas un voleur, et à aucun moment il n'y a eu d'intention frauduleuse », a déclaré à la barre Florent Compain, qui a reconnu avoir été présent dans l'agence BNP le 6 novembre 2015.

Un groupe d'une vingtaine de personnes s'était bien rendu dans cette agence bancaire, avait distribué des tracts, puis « réquisitionné » une dizaine de chaises, mais Florent Compain, visible sur les caméras de surveillance et seul accusé, assure n'en avoir touché aucune.

500 euros d'amende

De telles actions avaient été menées un peu partout en France en amont de la COP21. Le but était de récupérer 196 chaises afin d'organiser un sommet parallèle à l'immense réunion sur le climat tenue à Paris, a expliqué Florent Compain. « Cette action n'avait qu'un objectif : mettre en lumière le scandale que représente l'organisation de l'évasion fiscale », a-t-il ajouté, rapidement coupé par un président de tribunal qui n'entendait pas faire de sa cour une tribune militante.

« Le tribunal n'est pas saisi d'un procès sur le changement climatique », a lancé le président à un témoin venu tenter d'expliquer, à la demande de la défense, le lien entre réchauffement climatique, banques, et chaises. La BNP est accusée par les défenseurs de l'Environnement de financer des projets d'énergie fossile produisant d'importantes quantités de gaz à effet de serre.

Les débats se sont donc concentrés au maximum sur les faits. Un « vol caractérisé », a affirmé le procureur Olivier Glady, qui a demandé 500 euros d'amende entièrement assortis de sursis. La décision sera rendue le 6 juin.

La peine requise est bien plus sévère que lors du premier procès d'un « faucheur de chaise », à Dax, dans les Landes, en janvier. Le ministère public avait alors demandé et obtenu la relaxe de Jon Palais.