Une trentaine de militants du collectif « faucheurs de chaises » et d'ONG écologistes et altermondialistes ont occupé brièvement et sans incident, jeudi à Bordeaux, une succursale de la banque BNP Paribas qu'ils accusent de pratiquer à grande échelle l'« évasion fiscale », a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants ont réuni, l'espace de quelques minutes, un « tribunal populaire » dans le hall d'entrée de la banque, en plein centre de Bordeaux, avant que ses militants ne soient évacués, sans heurts, par les forces de l'ordre. Cette « action symbolique, décalée, non violente mais déterminée », ont expliqué devant la presse les militants associatifs, vise à « dénoncer l'évasion fiscale qui représente chaque année de 60 à 80 milliards d'euros en France, et plus de 1.000 milliards à l'échelle européenne ».

« Ce sont autant de milliards qui échappent aux caisses de l'Etat et partent chaque année à l'étranger alors qu'ils pourraient financer la transition énergétique et sociale », a expliqué à l'AFP Ophélie Colomb, étudiante de 24 ans et porte-parole du collectif à Bordeaux.

Un appel à la « mobilisation » nationale les 9 et 10 décembre

ANV-Cop 21 (action non violente COP 21), Les Amis de la Terre, Alternatiba, les « faucheurs de chaises » et Attac ont lancé à cette occasion un nouvel appel à la « mobilisation » nationale les 9 et 10 décembre contre « l'évasion fiscale de banques comme BNP Paribas mais aussi HSBC ou encore Société Générale », selon le collectif.

D'autres actions « non violentes de résistance et de désobéissance civile » seront également organisées le 9 janvier prochain à Dax (Landes) où doit être jugé un militant du collectif, Jon Palais, « pour vol en réunion » de chaises, lors d'une action similaire. Jon Palais sera défendu par l'ex-députée européenne écologiste et magistrate du pôle financier, Eva Joly. Le sociologue et philosophe français Edgar Morin et le secrétaire général de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, devraient venir apporter leur soutien à Jon Palais lors du procès de Dax, a précisé à l'AFP Ophélie Colomb.