Un mois après la mise en œuvre de la mobilité bancaire issue de la loi Macron, BforBank en tire un premier bilan plutôt positif, tout en ciblant, sans le nommer, les pratiques d’un concurrent.

40% : c’est le pourcentage de nouveaux clients BforBank qui, depuis le 6 février, ont signé un mandat de mobilité pour autoriser le transfert automatique de leurs opérations récurrentes de l’ancien vers le nouveau compte. « Un chiffre stable » sur l’ensemble de la période, explique un communiqué de la banque en ligne.

Parmi ces clients ayant profité du nouveau dispositif, « 60% demandent la fermeture du compte d’origine », comme l’autorise la mobilité bancaire « Macron ». Là encore, ce chiffre est stable sur les quatre semaines. Les clients ayant signé le mandat de mobilité ont par ailleurs un « profil similaire aux clients historiques, majoritairement urbains et CSP+ ».

Les pratiques de Boursorama en question

La nouveauté a-t-elle profité à BforBank. Oui, répond Pascal Pflieger, directeur général adjoint : « Sans offre particulière, l’application de la loi Macron a engagé chez BforBank un mouvement plus important que prévu avec des mobilités entrantes stables ». La banque en ligne ne s’aventure toutefois à partager ses chiffres de conquête.

La filiale du Crédit Agricole se fait plus précise sur le nombre de mandats sortants, signés par ses clients actuels au bénéfice d’une autre enseigne : 148 seulement, dont « 135 proviennent d’un concurrent en ligne qui a fortement communiqué sur une opération commerciale spécifique, à savoir le versement d’une prime associée à la souscription au service de mobilité bancaire ». « Peu de demandes de clôture ont été observées sur ces 135 dossiers », commente BforBank. « Il s’agit le plus souvent du simple transfert d’une opération, permettant de bénéficier de la prime et non d’une mobilité au sens de la loi. »

Sans la nommer, BforBank évoque Boursorama Banque, qui a un temps offert 30 euros à ces clients, nouveaux ou anciens, en échange d’au moins un changement de domiciliation. Une pratique qui a permis au leader de la banque en ligne, le 23 février dernier, d’annoncer le chiffre de 16.000 mandats signés en sa faveur, mais qui a aussi froissé certains concurrents, notamment LCL.

Lire aussi : Mobilité Macron : un premier couac entre les banques

Un « début difficile »

BforBank, plus généralement, signale un « début difficile dans le fonctionnement du service » : « A date, une part très importante des demandes de mobilité n’aboutissent pas du fait de la difficulté à obtenir des retours des banques de départ. »

La banque en ligne explique également qu’une « part importante des appels à la ligne dédiée mise en place (…) concerne la possibilité de rapatrier leurs produits d’épargne (…) ». « Une disposition non prévue par la loi Macron », regrette BforBank.