Près de 500 salariés en grève se sont rassemblés mardi devant le siège du groupe BPCE (Banque Populaire, Caisse d'Epargne...) à Paris, pour réclamer « un salaire décent » et « retrouver de bonnes conditions de travail ».

Depuis la naissance du deuxième groupe bancaire français, en 2009, c'est la première fois que l'ensemble des syndicats (CFDT, Unsa, CGT, CFTC, FO, CFE-CGC/SNB, SUD Solidaire), venus avec banderoles, sifflets et drapeaux devant le bâtiment de l'avenue Pierre-Mendès-France (13e arr.), appellent à la grève.

Les employés se mobilisent pour dénoncer « la pression permanente » liée à la politique commerciale, où il faut toujours « faire encore mieux que la veille », et « la dégradation permanente des conditions de travail due à la baisse des effectifs », a indiqué à l'AFP Denis Boutin, coordinateur national CFDT (majoritaire). L'argument de la direction, qui affirme que l'emploi est stable au sein du groupe, ne tient pas, selon lui. « Ils ont beaucoup baissé les effectifs dans les sièges administratifs, c'est autant de boulot qui revient dans les agences », où « le client est mécontent du service et de l'accueil », rétorque-t-il.

Autre motif de « colère » des salariés : l'absence d'augmentations de salaires « générales et pérennes » en 2015 dans les deux principales branches, Banque Populaire et Caisse d'Epargne (moins de 68.000 salariés).

La charge de travail, un « sujet de vigilance »

La grève, peu habituelle dans le monde bancaire, est une « expression de colère » de la part des collaborateurs qui n'ont « rien » reçu lors des négociations annuelles obligatoires (NAO) tenues au niveau national, explique Gilles Desseigne, secrétaire général de la fédération Unsa banque (2e syndicat de la BPCE). « 50 nuances de rien pour la NAO », « Maintien des emplois, des sites et des agences »: les affiches collées sur la façade du siège rappelaient les revendications des syndicats, unis derrière une même banderole : « Le groupe BPCE en grève pour retrouver de bonnes conditions de travail, travailler pour un salaire décent et (pour) une politique commerciale respectueuse des clients ».

L'entreprise aux 108.000 collaborateurs admet que la charge de travail constitue un « sujet de vigilance », notamment pour les directeurs d'agence. Mais sur les augmentations salariales, en revanche, elle estime avoir « été au maximum de ce qui pouvait être fait », avec des propositions allant « de 0,5 à 0,6% de la masse salariale, pour une inflation à 0,1% », a justifié Hervé D'Harcourt, directeur de la stratégie et du développement social au sein de la DRH.

Malgré l'absence d'accord au niveau national, « un salarié sur trois dans le groupe va percevoir une augmentation » et environ « huit salariés sur dix » vont avoir un intéressement supérieur ou égal à 2014, équivalent à « un à deux mois de salaire », assure M. D'Harcourt. Les 20% restants toucheront un intéressement inférieur, précise le dirigeant, ajoutant que des accords salariaux ont parfois été signés au niveau local.

A la mi-journée, les syndicats comme la direction n'étaient pas en mesure de donner un taux de grévistes.