D'ici 2016, la Société Générale souhaite faire croître ses revenus annuels de 7% en moyenne en Afrique, axe de développement important pour la banque, indique son PDG Frédéric Oudéa dans un entretien accordé au Journal du Net.

« Tous les experts pensent que ce continent recèle le plus gros potentiel de croissance sur les trente à quarante prochaines années », estime M. Oudéa dans cet entretien mis en ligne mercredi soir. « C'est la seule région au monde où la démographie augmente. Le continent peut aussi compter sur ses matières premières, sur le développement de la classe moyenne et sur l'accès direct aux nouvelles technologies », explique-t-il.

Société Générale, présente dans une dizaine de pays en Afrique subsaharienne, notamment en Côte-d'Ivoire, au Sénégal et au Cameroun, est l'une des trois grandes banques internationales sur le continent avec Barclays et Standard Chartered.

Par ailleurs, Frédéric Oudéa souligne que les opérations de croissance externe n'étaient pas une préoccupation centrale de son groupe. Mais « si une opération intéressante se présente, qui renforce (ses) métiers cœur, pourquoi pas ? ». Il rappelle à cet égard l'OPA lancée par le groupe sur sa filiale de banque et de courtage en ligne Boursorama. En France, le PDG indique vouloir renforcer « l'expertise et la proximité » tout en poursuivant la transformation du réseau avec un dispositif multicanal adapté aux besoins des clients. Expliquant que les nouveaux métiers de Société Générale s'articuleront autour du conseil, du digital, du traitement des données, Frédéric Oudéa se félicite dans ce cadre de disposer « du meilleur réseau de banque de détail, des meilleures applications mobiles, et sa filiale Boursorama est leader de la banque en ligne ».

Interrogé sur l'enquête américaine concernant une violation par son établissement de la loi sur les embargos - une accusation qui a valu à sa rivale BNP Paribas de payer 8,9 milliards de dollars d'amende - M. Oudéa note que « de manière générale, le risque de litige augmente pour le secteur bancaire. »

« Nous coopérons avec les autorités américaines », assure-t-il. L'examen approfondi des opérations contestées « est en cours ». « Nous en sommes à un stade préliminaire », ajoute-t-il.