Selon une récente étude, les banques seraient menacées par une possible alliance entre un opérateur de carte bancaire et un opérateur de téléphonie dans le secteur des paiements par mobile. En cause : leur timidité dans le domaine, conséquence de leur attachement à la carte bancaire.

Souvent considéré comme la prochaine grande avancée de l’industrie bancaire, le paiement mobile (ou m-paiement), c’est-à-dire la possibilité de régler des achats avec son téléphone mobile, est encore balbutiant en France.

Certes, les projets, venus des banques, d'opérateurs de téléphonie, de cartes bancaires ou de start-ups, sont légion. Mais les conditions du décollage sont encore loin d’être réunies. En cause, le parc encore réduit de mobiles compatibles (notamment ceux équipés de puces NFC) et surtout l’absence d’un modèle économique satisfaisant pour tous les acteurs.

Les banques légitimes, mais timides

L’étude (*), réalisée par CSA consulting, spécialisé dans la banque et la finance, et CCM Benchmark, expert des nouveaux comportements sur Internet, pose une question centrale : quel opérateur financier aura le plus de chances de s’imposer dans ce nouveau secteur ?

Pour les internautes interrogés, les banques sont les acteurs les plus légitimes. 56% d’entre eux leur feraient confiance, contre 50% pour les opérateurs de cartes de paiement (Visa, MasterCard) et seulement 25% pour les opérateurs télécom (Orange, SFR, Bouygues...). L’association d’un opérateur de carte de paiement avec un opérateur télécom ne convainc également qu’un petit quart (24%) des sondés.

C’est pourtant le tandem qui, selon l’étude, a le plus de chances de succès, en raison de « fortes synergies potentielles ». Trop timides, trop peu innovantes, trop attachées à la carte bancaire, les banques se retrouvent sur la touche. Les experts ne croient ni au succès d’une banque seule, ni à celui d’une alliance avec un opérateur télécom (à l’image du rapprochement l’an dernier d’Orange et de BNP Paribas), qui impliquerait un « choix trop restreint pour le client ».

La sécurité, condition préalable pour les usagers

Quoi qu’il en soit, l’élément déterminant de la réussite, ou de l’échec, des acteurs du paiement mobile sera la capacité à répondre aux attentes précises des usagers et des commerçants.

Ces derniers demandent encore à être convaincus. S’ils sont, pour la plupart, intéressés par une solution facilitant et accélérant les encaissements, ils demandent surtout qu’elle soit peu coûteuse, sans contrainte technique et associée à des services à valeur ajoutée, comme les programmes de fidélité ou la dématérialisation des facturettes.

Les consommateurs sont, eux, plus enthousiastes. La perspective de pouvoir échapper aux files d’attente à la caisse ou de payer directement une facture en la scannant avec son mobile provoque l’intérêt de 62% et 59% des internautes interrogés. Ils seraient également majoritairement partants pour profiter automatiquement de remises commerciales (78%), avoir accès au solde de leur compte au moment de paiement (69%) ou cumuler des points de fidélité (60%). A condition, bien sûr, que les solutions proposées soient parfaitement sûres : c’est une condition préalable pour 78% des personnes interrogées.

(1) L’étude comprend une étude qualitative menée auprès de 23 professionnels du m-paiement et un sondage mené auprès de 1396 internautes représentatifs de la population française entre le 1er et le 13 juin 2012.