L'Insee vient de publier ce mercredi les chiffres de l'inflation pour le mois d'octobre. La hausse des prix s'élève à 4%, c'est beaucoup moins qu'en septembre et en août. Une bonne nouvelle pour le consommateur qui risque d'impacter le taux du Livret d'épargne populaire (LEP).

C'est certain, le taux du Livret A et du LDDS ne bougera pas avant février 2025. Il restera gelé à 3% comme l'a décidé le gouvernement. Une décision contestée qui fait l'objet d'un recours devant le Conseil d'Etat.

Ce blocage n'impacte pas le Livret d'épargne populaire. Avec une rémunération multipliée par six depuis 2020, à désormais 6%, il s‘agit du livret d'épargne le mieux rémunéré. Et ce n'est pas tout. Depuis le 1er octobre, son plafond de versements est passé à 10 000 euros, contre 7 700 euros précédemment. Une nouveauté très attendue. En effet, sur les 10 millions de LEP, près de la moitié étaient alors au plafond avant sa hausse. Résultat, un LEP avec 10 000 euros dessus rapporte désormais 50 euros d'intérêt par mois !

Mais cela ne devrait pas durer longtemps. En effet, le taux du LEP est révisé deux fois par an, en janvier et en juillet, en fonction de l'évolution de la hausse moyenne des prix hors tabac au cours du semestre précédent. Pour que le taux du LEP reste à 6%, lors de la prochaine révision qui sera annoncée début 2024 par la Banque de France pour une application au 1er février, il faudrait que l'inflation soit toujours de 6% sur le deuxième semestre 2023.

Un taux technique du LEP à 4,4%

Or, ce n'est pas ce qui se profile. Selon les chiffres de l'Insee publiés ce mercredi, l'inflation est de 4% en octobre, contre 4,9% en août et en septembre. Des chiffres qui confirment la dernière prévision de l'Insee qui table sur une inflation hors tabac de 4,36% entre juillet et décembre. En conséquence, le taux technique du LEP devrait atteindre 4,4% au 1er février 2024, si l'on tient compte de la règle de l'arrondi.

Si le recul de l'inflation est donc une très bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat, ce repli devrait affecter la rémunération du LEP.

Avec un écart supérieur 1,6 point entre le taux du LEP aujourd'hui à 6% et l'inflation à 4,36%, il est vraisemblable que la Banque de France suggère au ministre de l'Economie de diminuer le taux du LEP au 1er février prochain. Le gouverneur de la banque centrale, interrogé par MoneyVox à la mi-juillet sur la possibilité d'un coup de pouce en février 2024, avait botté en touche. « A chaque jour suffit sa peine. Rendez-vous dans 6 mois. Le LEP restera attractif », expliquait alors François Villeroy de Galhau

Il faudra désormais attendre la mi-janvier pour connaître le sort que réservera la Banque de France au futur taux du LEP. Elle pourra proposer au gouvernement d'appliquer la formule de calcul en fixant le taux du LEP à 4,40% ou encore l'arrondir au demi-point supérieur, c'est-à-dire 4,50%. Dernière possibilité : limiter sa baisse, en maintenant le taux du LEP à 5% ou 5,50%, par exemple. C'est ce qui avait été fait en juillet dernier, en faisant passer le taux du LEP de 6,1% à 6% alors que celui-ci devait reculer davantage.

« Avec un Livret A bloqué à 3%, le taux du LEP est-il garanti à plus de 3,5% jusqu'en 2025 ? »