La forte inflation confirmée en décembre (2,8% sur un an) ne laisse guère le choix. Le taux du Livret A devrait, selon toute vraisemblance, passer de 0,50% à 0,80% net à compter du 1er février prochain.

Le vendredi 14 janvier prochain à 8h45, on saura. C'est à cette date, en effet, que l'Insee (1) a prévu de lever l'embargo sur l'indice de prix à la consommation (IPC) du mois de décembre 2021. Ne manque plus que ce chiffre pour calculer l'inflation moyenne sur le 2e semestre 2021 et, par extension, le futur taux du Livret A.

En attendant, l'Insee a fourni, ce matin, un indice de taille : le chiffre provisoire de cet IPC. Comme en novembre, la hausse des prix a été évaluée à 2,8% sur un an. Si ce chiffre venait à se confirmer (et c'est très souvent le cas), l'inflation moyenne du 2e semestre 2021 s'élèverait ainsi à 2,2%. En appliquant la formule de calcul officielle, qui intègre également le niveau moyen de l'€ster (-0,565% actuellement), le Livret A ressortirait, lui à 0,80%, taux applicable à partir du 1er février prochain. Soit une hausse de 0,30 point.

Valeur pivot de l'épargne réglementée, le Livret A entraînerait avec lui le LDDS (de 0,50% à 0,80%), le Livret Bleu du Crédit Mutuel (de 0,50% à 0,80%) et le CEL (de 0,25% à 0,50%). Le LEP, de son côté, n'est pas seulement indexé sur le Livret A, mais aussi sur l'inflation semestrielle. Pour s'aligner sur cette dernière, il devrait profiter d'un gros coup de boost, en passant de 1% à 2,20% !

Les hausses attendues au 1er février 2022

  • Livret A : de 0,50% à 0,80% (net de tout impôt)
  • Livret de développement durable et solidaire (LDDS) : de 0,50% à 0,80% (net)
  • Livret Bleu du Crédit Mutuel : de 0,50% à 0,80% (net)
  • Livret d'épargne populaire (LEP) : de 1% à 2,20% (net)
  • Compte d'épargne logement (CEL) : de 0,25% à 0,50% (brut, intérêts soumis aux cotisations sociales mais aussi à l'impôt sur le revenu sur les CEL ouverts depuis 2018)

Bercy sous pression

Le conditionnel reste de mise. Il faut d'abord que le chiffre de l'inflation de décembre soit rendu définitif. Et ensuite que le gouvernement accepte de revaloriser le taux sur la base de la formule de calcul.

En la matière, Bercy fait en effet à peu près ce qu'il veut. Le ministre de l'Economie, en concertation avec le gouverneur de la Banque de France, peut par exemple décider de contenir, voire d'annuler toute évolution du taux du Livret A, s'il considère qu'elle n'est pas opportune.

On doute toutefois que ce soit le cas cette fois : confronté à l'inquiétude des Français face de la hausse des prix et à quelques mois d'un élection présidentielle, l'exécutif n'a guère d'autre choix que d'accepter de donner un coup de pouce à l'épargne populaire.

Taux du Livret A : 3 scénarios pour une hausse

(1) Institut national de la statistique et des études économiques