Face à la grogne des banquiers, Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a finalement décidé de leur accorder une rémunération plus élevée pour la collecte du Livret A. Celle-ci sera désormais fixée à 0,6% des encours.

"Au terme de longues et laborieuses négociations avec les banques, nous avons obtenu que la commission soit ramenée à 0,6% là où les banques réclamaient 0,8%", affirme Christine Lagarde, dans un entretien accordé au quotidien Ouest-France.

La ministre de l'Economie avait proposé début février que cette commission soit fixée à 0,4%, ce qui avait provoqué de vives réactions des banquiers. Baudouin Prot, directeur général de BNP Paribas, avait qualifié ce taux de « tout à fait inacceptable": « il y a un prix raisonnable pour tout. Pourquoi pas 0%?", avait-il argumenté.

Pour le gouvernement, baisser le taux de rémunération à 0,4% permettait d'économiser près d'un milliard d'euros en faveur du logement social, car c'est la caisse des Dépôts qui centralise et utilise les fonds du livret A pour offrir des prêts avantageux aux organismes HLM.

Plus les banques prennent une commission importante, plus les organismes HLM paient des intérêts élevés sur leurs emprunts.

"0,6%, c'est un taux raisonnable pour inciter les banques à distribuer le Livret A et intéressant pour améliorer le financement du logement social", a ajouté  Christine Lagarde.

Le livret A, produit défiscalisé, dont le taux est réglementé à 3,5%, est actuellement commercialisé par les Caisses d'Epargne, la Banque Postale et le Crédit mutuel (livret bleu). Pour répondre à la Commission Européenne, sa distribution sera généralisée à l'ensemble des banques à compter du 1er janvier 2009.