Impôt sur le revenu record, mais toujours très loin de la TVA, impôt sur la fortune immobilière parfaitement stable ou hausse des cotisations sociales sur l'épargne et des droits de donation et succession... Voici 5 chiffres tirés des recettes fiscales 2023 dévoilées mi-mars par la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

Impôt sur le revenu : nouveau record à 112 milliards d'euros

De 2013 à 2018, les recettes brutes de l'impôt sur le revenu avoisinaient toujours globalement les 75 milliards d'euros. Après une hausse franche des recettes lors de la crise sanitaire Covid-19, le cap des 100 milliards a été dépassé en 2022, à 109,8 milliards d'euros, contre 99,8 milliards d'euros en 2021. Cette année, le record est une nouvelle fois battu : 112 milliards d'euros.

Pourtant, l'État n'a ni augmenté les impôts, ni gelé le barème, cette hausse des recettes étant donc plutôt probablement due à l'inflation et à des augmentations de revenus des Français. En parallèle, le montant des remboursements et autres dégrèvements versés par la DGFiP aux ménages a augmenté très fortement depuis 2020, pour atteindre 23,5 milliards d'euros en 2023.

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IFI : 2,3 milliards d'euros

L'IFI, ou impôt sur la fortune immobilière, successeur de l'ISF recentré sur les propriétés immobilières au début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, a logiquement vu ses recettes plonger de 2017 à 2018, à l'heure du passage de l'ISF à l'IFI. De plus de 5 milliards d'euros de gains pour les finances publiques en 2017, les recettes fiscales de cet impôt pesant sur les plus aisé est tombé à 1,9 milliard d'euros en 2018. Depuis, les gains augmentent doucement, pour atteindre 2,4 milliards d'euros en 2022. Le gain pour l'État est inchangé en 2023, à 2,4 milliards d'euros.

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TVA : 173 milliards d'euros, plus que l'impôt sur le revenu

Ce n'est pas une nouveauté mais, chaque année, ces statistiques viennent le rappeler : l'impôt sur le revenu qui attire tous les regards n'est pas la première source de revenus fiscaux du Trésor public. La taxe sur la valeur ajoutée atteint 172,8 milliards d'euros en 2023, en très légère hausse sur un an mais encore loin du record de l'année 2018, à 212 milliards d'euros.

Droits de donation : 2 fois plus en 6 ans !

Un autre effet consécutif aux confinements de la crise sanitaire Covid-19 ? Depuis 2020-2021, l'argent collecté par l'État pour les « mutations à titre gratuit entre vifs », ou dit dans le langage courant, les donations, explose. Le cap des 2 milliards d'euros collectés par le Trésor public via les droits de donations n'a été dépassé qu'en 2017. Puis le cap des 3 milliards a été dépassé, et largement, en 2021, et le cap des 4 milliards d'euros de droits de donations a été franchi en 2023.

Évidemment, l'inflation joue, à ce niveau-là cela ne peut être la seule explication d'une telle explosion des droits de donation. Cela signifie probablement que les Français donnent plus d'argent à leurs proches, surtout que les abattements (lire le lien ci-dessous) permettent déjà de donner beaucoup sans payer d'impôt, s'il s'agit de donner à des enfants ou petits-enfants.

Les droits de successions, ou « mutations à titre gratuit par décès », donc les impôts qui sont ponctionnés sur les héritages, progressent. Mais de façon moins exponentielle. Ils ont grimpé de 13,5 milliards d'euros en 2018 à plus de 15 milliards en 2022 et 16,6 milliards d'euros en 2023.

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Votre épargne : +14% sur vos prélèvements sociaux

Si les ponctions réalisées sur les gains issus de votre épargne augmentent, c'est généralement une bonne nouvelle : les cotisations sociales étant prélevées à un taux fixe, 17,2%, toute hausse correspond nécessairement à une augmentation des gains financiers des Français... La hausse est plus que notable en 2023 : +14% par rapport à 2022, avec la barre des 10 milliards d'euros franchie pour les prélèvements sociaux et contributions sociales sur les produits de placement. Il faut remonter à 2018, avant la crise sanitaire Covid-19, pour voir un tel taux de prélèvement.