Les salariés en télétravail sont de plus en plus nombreux et donc susceptibles d'avoir engagé des frais supplémentaires pour travailler depuis leur domicile. Certains reçoivent d'ailleurs des allocations spécifiques de la part de leur employeur. Alors que devez-vous indiquer au fisc dans la déclaration de revenus ?

Le télétravail peut avoir des conséquences directes sur votre déclaration de revenus qu'il faut réaliser sans tarder. L'impact financier n'est pas neutre pour les personnes concernées. Entre les frais de chauffage, d'électricité, de fournitures dédiées (mobilier, casque, imprimante, etc.) ou encore de café, la facture peut atteindre plusieurs centaine d'euros. Comment déclarer ces frais de télétravail ? Voici les différents cas de figure.

Vous avez engagé des frais de télétravail, mais pas perçu d'allocation de votre employeur

Vous considérez que les frais de télétravail n'ont pas été trop élevés ? Il est alors préférable de conserver l'option par défaut, celle de l'abattement forfaitaire de 10% de vos revenus. En effet, le fisc ne calcule pas l'impôt sur le revenu directement sur les salaires déclarés. Il applique par défaut un abattement de 10% sur les revenus professionnels pour prendre en compte, notamment, les frais de déplacements du domicile au lieu de travail, les frais de restauration sur le lieu de travail ou encore l'achat de documentation personnelle non fournie par l'employeur. Et, le cas échéant, les frais liés au télétravail. Pour chaque salarié, le montant de cette déduction de 10% sur les revenus 2022 s'élève au maximum à 13 552 euros.

Exemple : si 20 000 euros sont inscrits en case 1AJ, 2 000 euros de revenus sont considérés comme des frais professionnels et le fisc calculera l'impôt sur la base de 18 000 euros. L'abattement de 10% étant la solution par défaut, vous n'avez rien à faire pour qu'il soit pris en compte.

Si cela est plus avantageux pour vous, vous avez également la possibilité d'opter pour la déduction des frais réels. En ce qui concerne les frais liés au télétravail à domicile, vous avez alors deux options :

  • Déduire un montant forfaitaire équivalent à 2,5 euro maximum par jour de télétravail à domicile, 55 euros par mois ou 580 euros par an.
  • Si cela vous est plus favorable, déduire le montant exact des frais engagés, à condition de pouvoir les justifier.

Vous avez perçu une allocation télétravail

Les allocations forfaitaires de télétravail versées par certaines entreprises à leurs salariés sont exonérées d'impôt sur le revenu, à hauteur également de 2,50 euros par jour, 55 euros par mois et 580 euros par an .

Si l'allocation perçue ne dépasse pas ces plafonds, vous n'avez pas à la déclarer. Le montant du revenu imposable prérempli sur la déclaration de revenus, sur la base des informations fournies par votre employeur, ne devrait pas, en principe, l'inclure. Mieux vaut toutefois vérifier, en comparant les montants préremplis avec vos bulletins de paie ou l'attestation fiscale annuelle délivrée par votre employeur.

Attention ! Si votre employeur vous a versé une allocation d'un montant supérieur aux plafonds d'exonération, vous devez être en mesure de justifier que vous avez bien utilisé le montant dépassant le plafond d'exonération pour vos frais de télétravail. A défaut, il vous faut reporter ce surplus dans la case 1AJ « Traitements et salaires » de la déclaration de revenus.

Vous avez également la possibilité d'opter pour la déduction des frais réels. Vous avez alors deux possibilités :

  • soit vous faites le choix de ne pas déclarer cette allocation : dans ce cas, vous ne devez pas déduire vos frais liés au télétravail ;
  • soit vous faites le choix de déduire l'intégralité de vos frais de télétravail : dans ce cas, vous devez réintégrer le montant de l'allocation aux traitements et salaires déclarés. Cette solution peut être pertinente si le montant de vos frais dépasse celui de l'allocation.

Quels frais de télétravail pouvez-vous déduire pour la déclaration aux frais réels ?

Dans sa brochure dédiée aux frais de télétravail, l'administration fiscale fournit le détail de ce que vous pouvez déduire :

  • Frais de communication (autres que les frais de téléphone portable) : frais d'abonnement, de souscription à une offre internet, de fonctionnement de téléphonie fixe ;
  • Frais de téléphone portable : frais d'abonnement, de communication et d'acquisition de téléphone portable ;
  • Frais de fournitures et d'imprimés cartouches d'encre, ramettes de papier ;
  • Dépenses d'acquisition de mobilier et matériel informatique pour les besoins de l'activité professionnelle ;
  • Frais de déplacement entre le domicile et le lieu de travail (avec justification de la nécessité des déplacements entre le domicile et le lieu de travail) ;
  • Frais liés à l'utilisation d'un local privé, frais d'électricité, d'eau, de chauffage, d'assurance habitation, de diagnostic de conformité électrique, impôts locaux. Les frais doivent être calculés au prorata de la surface utilisée à titre professionnel par rapport à la surface totale du logement (pour un studio : 50% de sa surface) et au prorata du temps de travail télétravaillé.

Ces frais non déductibles

Le fisc précise bien, en revanche, qu'en cas de déclaration de revenus aux frais réels, « aucun frais de repas n'est admis en déduction pour les jours télétravaillés », ni aucune « déduction des frais de garde d'enfants au titre des frais professionnels y compris lorsque les deux parents télétravaillent ».