Êtes-vous bien couvert pour votre prêt immobilier lorsque vous pratiquez une discipline sportive ? Tout dépend en fait du sport pratiqué et de la fréquence.

Vous pratiquez l'escalade, le ski hors-piste l'hiver, l'alpinisme ou encore la plongée en apnée quand viennent les beaux jours ? Mais êtes-vous vraiment sûr d'être couvert par votre assurance de prêt immobilier en cas de pépin ?

On y pense peu, mais certains sports font en effet l'objet d'exclusion de garanties. « La question de la pratique sportive est posée à la souscription du contrat, rappelle Christophe Boiché, directeur de l'assurance emprunteur chez Meilleurtaux. Si vous dites par exemple que vous faites du ski hors-piste, vous allez avoir une demande complémentaire pour savoir comment (seul ou avec un moniteur) et combien de fois (une fois dans l'année, tous les jours, NDLR) vous en faites. En fonction de vos réponses, l'assureur peut décider d'appliquer une majoration, que vous pouvez accepter ou non. En cas de refus, vous aurez une exclusion partielle sur votre pratique du ski hors-piste. » En clair, vous pouvez très bien avoir une assurance emprunteur qui vous couvre en cas de décès ou d'accident entraînant un arrêt de travail, sauf si ledit accident survient lors de votre pratique sportive, ici le ski hors piste.

Tout dépend du sport pratiqué, et de sa fréquence

Quels sont les sports concernés par les majorations ou les exclusions de garanties ? « L'alpinisme et le parachutisme sont les deux pratiques qui sont presque toujours exclues des contrats d'assurance, pose Astrid Cousin, porte-parole de Magnolia.fr, comparateur d'assurances emprunteur. Les soucis qui pourraient arriver dans le cadre de ces pratiques ne seront pas couverts. »

De même, l'équitation est parfois rangée dans la catégorie des sports à risques, mais seulement si vous faites de la compétition à haut niveau. « Le statut de jockey est par exemple souvent exclu des contrats », détaille la porte-parole de Magnolia. Pas de souci, en revanche, si vous faites des balades à cheval avec le club d'équitation du coin. Tout dépend en fait du cadre de votre pratique. Ainsi, « un baptême de plongée ou encore un saut à l'élastique ou en parachute dans le cadre d'une initiation, même si il y a un certain risque, il n'y a généralement pas d'exclusion car la pratique est encadrée, » développe Christophe Boiché.

Il faut de plus distinguer pratique occasionnelle et pratique récurrente ou professionnelle. Certains sports pratiqués en compétion peuvent amener l'assureur à appliquer une surprime, à l'image des sports de combat. « Mais là encore, une différence de tarif sera appliquée en fonction du niveau : un boxeur amateur paiera forcément moins cher qu'un boxeur professionnel », explique Christophe Boiché.

Alerter son assureur en cas de nouvelle pratique

Bien souvent, les exclusions mises en place par l'assureur sont rachetables sur demande du client. L'assureur va alors demander à l'emprunteur la fréquence de sa pratique ou encore les conditions dans lesquelles le sport est pratiqué. Il faut alors être le plus précis possible dans les réponses.

« Si on mentionne la pratique de la course à pied, il faut préciser si on court un marathon tous les deux jours ou si il s'agit d'un footing de 5km une fois par semaine, image Christophe Boiché. Plus on est précis, et plus le tarif pourra être affiné. » En revanche, les sports collectifs sont moins touchés par les surprimes en cas de pratique, même intensive. « Si vous faites du football amateur même en compétition, il n'y aura pas de majoration, et c'est vrai pour la plupart des pratiques sportives », note Christophe Boiché.

À quel moment faut-il déclarer que l'on pratique un sport ? Tout dépend, vous l'aurez compris, du sport pratiqué et de la fréquence. Toutefois, il est conseillé de se rapprocher de son assureur dans certains cas. « Quand on se met à faire un sport comme le kite-surf ou l'escalade, en cours de contrat et que vous ne l'avez pas signalé avant, il faut faire attention, conseille Christophe Boiché. Si vous voulez être couvert, il faut déclarer la pratique à votre assureur. » D'autant que, « si vous passez par un courtier, qui a énormément d'offres, vous trouverez forcément un contrat qui couvre votre pratique », conclut Astrid Cousin.