Alors que les taux de crédit continuent à grimper, la majorité des établissements bancaires ont déjà les yeux tournés vers l'année à venir. Une bonne nouvelle pour les emprunteurs, alors que le taux d'usure sera relevé au 1er janvier 2023.
Si vous espériez voir un crédit immobilier au pied de votre sapin pour Noël, peut-être devriez-vous mettre à jour votre liste de présents. À en croire une information rapportée par BFMTV, la plupart des banques ont aujourd'hui fermé les vannes du crédit.
Si le taux de crédit moyen sur 20 ans se situe aux alentours de 2,5% selon Meilleurtaux, certaines banques ont pour le moment tout bonnement arrêté d'accepter des dossiers. Le courtier Vousfinancer alertait déjà sur la situation début décembre, expliquant dans son baromètre mensuel que « certaines banques affichent même des taux à 3% sur 25 ans, pour l'instant inapplicables compte tenu du niveau des taux d'usure. Pour rappel, le taux d'usure est le maximal autorisé au-dessus duquel une banque n'a pas le droit de prêter. Ce taux est composé du taux nominal, de l'assurance emprunteur et de différents frais. Pour le dernier trimestre de l'année 2022, il est fixé à 3,05% pour les prêts de 20 ans et plus.
Un taux d'usure au-dessus de 3,50% dès janvier ?
Le son de cloche est le même pour d'autres courtiers. « La majorité des banques a déjà réalisé ses objectifs pour l'année 2022 et est déjà penchée sur l'année 2023. Ce qui veut dire que les banques proposent aujourd'hui des taux en fonction non pas du taux d'usure actuel mais bien sur le prochain taux d'usure applicable à partir du mois de janvier », explique de son côté Damien Pacouil, fondateur de Prelys courtage. Ainsi, les futurs emprunteurs peuvent accepter une proposition de taux en décembre, pour un prêt qui ne sera de toute façon débloqué que début janvier, le temps de finaliser leur projet.
Alors que le taux d'usure avait été rehaussé de 2,57% à 3,05% au 1er octobre, la prochaine hausse effective dès le 1er janvier 2023, sera t-elle du même acabit ? « Pour moi, dans le meilleur des cas, on sera à 3,50% », anticipe Maël Bernier, porte-parole du courtier Meilleurtaux.
Cependant, la Banque de France expliquait il y a quelques jours que « le taux a sensiblement augmenté en juillet, puis plus fortement en octobre et il le sera à nouveau plus fortement en janvier prochain, compte tenu d'un effet de base plus élevé. » Il est ainsi possible d'espérer un taux d'usure au-dessus des 3,55%, voire des 3,60%, pour le mois de janvier. De quoi donner un peu d'air aux emprunteurs, alors que les taux nominaux aujourd'hui proposés par les banques varient, selon Damien Pacouil, entre 2,40% et 2,80% sur 20 ans.
