Sans surprise, la remontée du taux d'usure au 1er octobre s'est accompagnée d'une hausse des barèmes bancaires sur les taux de crédit immobilier. Mieux vaut donc se dépêcher pour faire passer son dossier.

Un peu d'air, mais pour combien de temps ? La hausse du taux d'usure, taux maximal au-dessus duquel la banque ne peut pas proposer un crédit, est passé au 1er octobre de 2,57% à 3,05% pour les prêts de 20 ans et plus. Face à cette annonce, les courtiers ont voulu se montrer positifs. En effet, ces derniers pointent régulièrement du doigt le taux d'usure l'accusant de freiner considérablement l'accès au crédit immobilier.

Avec un taux d'usure à 2,57% sur 20 ans et plus, tous frais compris, dont l'assurance emprunteur et les éventuels frais de courtage, les dossiers de crédits avec un taux de crédit proposé par la banque « de plus de 1,90% avaient parfois du mal à passer pour les emprunteurs de plus de 40 ans. Or, très peu de banques proposent aujourd'hui des taux inférieurs à 2%... Désormais, il sera possible d'obtenir un accord de prêt auprès d'un plus grand nombre de banques, proposant des taux jusqu'à 2,40% », calcule Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer.

Pourtant, les emprunteurs ayant un projet immobilier seraient bien inspirés de faire passer leur dossier le plus rapidement possible. Alors que les taux de crédit immobilier étaient restés relativement stables cet été, le mois d'octobre a vu ces derniers prendre 0,20% à 0,3% d'augmentation en moyenne. Et la tendance devrait continuer. « La Banque centrale européenne a annoncé ces derniers jours que ses taux directeurs allaient être revus à la hausse. Automatiquement les établissements bancaires vont être obligés de rehausser leurs taux et on va se retrouver une nouvelle fois dans un pincement du crédit immobilier », craint Pierre-Etienne Beuvelet, directeur général d'IN&FI crédits. Pour lui, « les taux ne vont cesser d'augmenter, avant de revenir à une quasi stabilité entre le printemps et l'été 2023. »

Une fenêtre de tir relativement courte

« La hausse des taux se poursuit et ce n'est pas une surprise au vu de la hausse du coût de l'argent, confirme de son côté Cécile Roquelaure, porte-parole d'Empruntis. En effet, les OAT (obligations assimilables du Trésor, qui servent de point de repères aux banques pour fixer leurs taux de crédit, NDLR) ont augmenté de 58 centimes en un mois. À 2,14% début septembre, l'OAT 10 ans est à 2,72% ce 3 octobre. En fonction de leur besoin de capitaux, les banques répercutent cette hausse sur leurs taux de crédit. Celles qui ont des besoins importants augmentent plus que la moyenne qui est de 20 centimes. »

Si la hausse du taux d'usure permet donc aujourd'hui de faire passer une majorité de dossiers bloqués hier, qu'en sera-t-il dans les prochaines semaines ? « La fenêtre de tir qui s'offre aux emprunteurs avec la hausse du taux d'usure sera relativement courte, prophétise Cécile Roquelaure. C'est donc plus que jamais le moment de se lancer et de concrétiser son projet. » De son côté, Pierre-Etienne Beuvelet estime que l'embellie durera « un mois, un mois et demi en fonction de la rapidité avec laquelle les banques relèvent leurs taux. »

Les futurs emprunteurs devront quand à eux croiser les doigts et soigner particulièrement leur dossier, certaines banques se montrant de plus en plus strictes dans leurs conditions d'octroi. « Les banques recherchent des profils à hauts revenus et en capacité de ramener une épargne après projet », confirme Pierre-Etienne Beuvelet. Et pour les autres, tout n'est pas perdu : « Certaines banques sont à la recherche de parts de marché, au risque de perdre un peu de marge en ce moment. »

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