Vous avez lancé un projet immobilier et la crise sanitaire intervient alors que votre demande de crédit est en cours ? Trois conseils pour surmonter les nouvelles épreuves.

1 – Rallongez les délais sur le compromis de vente

En théorie, le confinement ne concerne pas les banques, considérées comme des commerces essentiels. Dans les faits, les réseaux bancaires sont eux-mêmes touchés en période de crise sanitaire : certaines agences sont fermées ou ont réduit leurs horaires d’ouverture, faute de personnel suffisant. Les banques ont toutefois mis au rang de priorité le traitement des dossiers de crédit en cours pour les nouveaux acquéreurs. Si c’est votre cas, privilégiez le téléphone, l’email ou la messagerie « banque en ligne » pour communiquer avec votre banquier, et ainsi vous assurer que le dossier est bien pris en charge. Faites de même avec votre courtier si vous passez par un intermédiaire.

Un condition suspensive rallongée à « 90 jours minimum » ?

Si vous n’êtes qu’au stade de la signature du compromis de vente, et que vous n’avez pas encore choisi votre banque, prenez vos précautions. Ludovic Huzieux, cofondateur d'Artémis courtage, vous conseille de « rallonger le délai » de la « condition suspensive pour l’obtention de leur prêt » dans votre promesse de vente : « Cette [condition suspensive] est obligatoire lorsqu’un particulier achète un logement via un crédit immobilier et elle est inscrite dans le compromis de vente. Sa durée légale ne peut pas être inférieure à un mois et elle peut atteindre 60 jours. » Sandrine Allonier, responsable des partenariats bancaires de VousFinancer, conseille elle aussi « d’allonger les délais des transactions en cours, à l’amiable et au cas par cas ».

Dans une lettre ouverte au gouvernement, le président de l’Association professionnelle des intermédiaires de crédit (Apic), Bruno Rouleau, appelle même les pouvoirs publics à permettre un allongement généralisé de cette clause de condition suspensive « pour la porter ainsi à 90 jours minimum afin de pallier le ralentissement généralisé du traitement des dossiers dans le secteur bancaire et au sein des différentes instances intervenant dans la réalisation des mutations immobilières ». En théorie, les notaires continuent eux aussi de travailler mais, de fait, les délais sont allongés.

2 – Priorité : boucler le dossier plutôt que négocier le taux

« La priorité, c’est d’avoir son crédit », tranche la porte-parole de Meilleurtaux Maël Bernier, en s’adressant aux acquéreurs immobiliers actuellement en phase de négociation de crédit. « Aujourd’hui, faire baisser son taux de 1,35% à 1,10%, par exemple, ne doit plus être le sujet : pour un prêt de 200 000 euros sur 20 ans, cela ne vous fera gagner qu’une quinzaine d’euros par mois, alors que vous risquez tout simplement de ne pas obtenir votre prêt en temps et en heure ! » Priorité à la signature du prêt immobilier, donc, dans des conditions acceptables. Selon nos informations, de nombreuses banques ont en effet actuellement choisi de prioriser les dossiers : face aux manques d’effectifs, certaines banques ne traitent que les dossiers en cours ou déjà validés.

3 – Renégociation de crédit ? Laissez passer la tempête…

Vous aviez lancé une procédure de rachat de crédit par la concurrence, ou de renégociation au sein de votre banque ? Votre dossier attendra, sauf si vous étiez déjà à la phase de l’acceptation de l’avenant de renégociation ou de la signature de la nouvelle offre de prêt. Selon nos informations, la plupart des banques catégorisent ces dossiers comme non prioritaires.

Voir par ailleurs le baromètre des taux immobiliers