Le versement des coupons de plusieurs SCPI proposées sur les contrats Spirica a connu 17 jours de retard. Une situation touchant l'ensemble des courtiers partenaires de l'assureur. MoneyVox dévoile les détails de cette situation inédite.

« C'est pénible ! On n'a pas envie que les clients pensent qu'on ne leur paye pas ce qu'on leur doit. » Ce début mai, l'agacement était de mise chez les courtiers proposant les produits Spirica. Sollicités par leurs clients, ils ont réalisé que les versements trimestriels d'au moins 3 SCPI, dont Epargne Pierre et Primopierre, étaient en retard. Et ceci, pour tous les contrats : BforBank, Linxea, Meilleurtaux... C'est du jamais vu : habituellement, ces coupons auraient été réglés fin avril. Plusieurs épargnants ont très vite affiché leur mécontentement auprès de leur courtier.

Comment la machine s'est-elle enrayée ? Le flou a régné pendant plusieurs jours. Selon nos informations, l'assureur a, dans un premier temps, indiqué par mail à ses partenaires que les sociétés de gestion des SCPI connaissaient un « retard de paiement trop important ». Des explications étaient demandées, et Daniel Collignon, directeur général de la filiale du Crédit Agricole, s'emparait personnellement du problème.

« Très bizarre »

L'argument a surpris : si les sociétés de gestion étaient en retard, pourquoi tous les assureurs ne sont pas concernés ? Les clients Swiss ou Suravenir ont, en effet, touché leurs coupons dans les temps. De plus, on imagine mal des institutions comme Primonial et BNP Paribas REIM, gestionnaires de Primopierre, en défaut de paiement ! Enfin, un retard sur plusieurs SCPI en même temps, c'est pour les experts « très bizarre »...

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Les revendeurs ont alors vérifié les avenants des contrats et ont réalisé que le sujet était abordé de façon peu précise : « Le versement des revenus distribués par les supports sur le contrat est réalisé dans les semaines qui suivent la fin de trimestre, après communication par les sociétés de gestion. » Ne pas fixer de délai, cela permet à l'assureur de ne jamais se retrouver contractuellement en défaut ! « Mais cela ne veut pas dire qu'un retard de plusieurs semaines est une situation normale », commente l'un de nos contacts.

Souci administratif

Au fil des heures, les courtiers ont imaginé une autre explication : les loyers ont été versés, mais Spirica a rencontré un bug dans son système d'information. L'intuition s'est révélée juste : dans la journée du 17 mai, l'assureur a reconnu, du bout des lèvres, un « souci administratif » ! Et dans la soirée, la plateforme client « Sylvea », donnant accès à la situation des contrats Spirica , affichait les coupons avec des dates de valeur fin avril. Bref : le problème était réglé.

Malgré tout, la situation arrive dans un moment « pas très opportun », alors que le marché de la pierre-papier connaît un ralentissement. « Il ne faudrait pas que cela contribue à dégrader son image », analyse un spécialiste du sujet. Qui garantit que désormais, il faudra être plus vigilant : « Mais si on doit vérifier que 100% des supports versent bien ce qu'ils ont promis, on n'en sort plus. On a besoin d'avoir confiance ! » Car derrière, c'est la confiance des épargnants qui est en jeu.