Selon une étude publiée par BNP Paribas Personal Finance, établissement qui regroupe notamment les enseignes de crédits conso Cetelem et Cofinoga, 50% des personnes interrogées ne se sentent pas à l’aise avec leurs revenus. En cause, la sensation de devoir assumer toujours plus de dépenses incompressibles.

Revenus en hausse et baisse du pouvoir d’achat ne sont pas forcément antinomiques. C’est du moins l’une des conclusions de l’Echangeur de BNP Paribas Personal Finance, le centre d’études de la banque éponyme, dans un sondage diffusé le 20 novembre dernier (1). En effet, alors même que les 11 000 foyers interrogés ont en moyenne vu leurs ressources mensuelles progresser de 2,5% entre 2016 et 2018 - soit 2 fois plus que l’inflation - leur part de revenu disponible, une fois soustraites les dépenses obligatoires tel le paiement des factures, est en repli de 1,5%.

Dans le détail, les sondés déclarent que leur revenu mensuel par foyer est passé de 2 451 euros en 2012, à 2 552 euros en 2016 pour atteindre 2 615 euros en 2018. De l’autre côté de l’équation, la part de leur revenu dont ils peuvent disposer librement est passée de 32,7% en 2016 à 32,2% actuellement. Et cette baisse ne s’explique pas par l’augmentation de leur taux d’épargne : en 2018, comme il y a deux ans, les foyers sondés mettent en moyenne 6,9% de leur revenu par mois. Résultat, selon cette étude, la baisse du revenu disponible s’explique par l’augmentation des dépenses contraintes, dont la part atteint, en 2018, 61% des ressources mensuelles des ménages. De fait, 1 personne interrogée sur 2 ne se sent pas sereine avec son niveau de revenu, dont près de 10% « pas du tout » à l’aise.

Une hausse des dépenses qui n’induit pas plus de découvert

L’augmentation des dépenses contraintes touche tous les sondés quelles que soient leurs ressources. Toutefois, ce sont les ménages gagnant le moins qui déclarent avoir connu la hausse la plus forte : +2,9 points de dépenses contraintes pour ceux touchant moins de 1 300 euros par mois, contre +2,2 points pour les foyers recevant plus de 3 000 euros mensuels.

Pour payer leurs factures en hausse, les Français évitent le découvert. C’est la deuxième conclusion de l’enquête de BNP Paribas. En effet, l’utilisation de facilités de trésorerie (crédit renouvelable et découvert) est en net repli depuis 2012. Sur les 11 000 foyers interrogés, 28,5% utilisent leur découvert bancaire, contre 31,5% en 2012 et 30,2% en 2016. Même si la part des Français devant piocher régulièrement dans leur découvert reste au-dessus de 10%. S’agissant du crédit renouvelable, son usage connaît un léger repli… La part des ménages l’utilisant passant de 6,2% en 2012, à 5,5% en 2016 et 5,3% en 2018.

(1) 11 000 foyers interrogés en janvier-février 2018, par voie postale, par l'institut TNS Sofres à la demande de l'Echangeur by BNP Paribas Personal Finance.