LEP : ce qui va changer au 1er août 2024 avec le nouveau taux

La baisse confirmée de l'inflation continue de menacer le rendement du LEP. Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 2,3% en mars, après +3% en février. Résultat, le taux du livret d'épargne populaire devrait à nouveau baisser en août prochain. Dans quelles proportions ?

C'est un indicateur que l'on scrute désormais chaque mois avec attention. L'Insee vient de dévoiler ce vendredi sa première estimation de l'inflation pour mars. Sur un an, les prix à la consommation augmenteraient de 2,3% après +3% en février. « Cette baisse de l'inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l'alimentation (+1,7% en mars après +3,6% en février), des services, du tabac, de l'énergie et des produits manufacturés », indique l'Insee.

Des chiffres qui valident le scénario dressé par l'Insee dans sa dernière note de conjoncture trimestrielle, avec ses prévisions d'évolution des prix sur les prochains mois. Elle confirme la tendance d'une érosion de l'inflation et par conséquent une baisse quasi certaine du taux du Livret d'épargne populaire (LEP), dont le rôle est précisément de protéger l'épargne des Français de l'inflation.

Pour la première fois depuis plus de deux ans (janvier 2022), l'inflation mensuelle en mars s'apprête à repasser sous la barre des 3%. Voilà pour la bonne nouvelle.

Ce ralentissement de l'inflation a donc des conséquences sur la rémunération du Livret d'épargne populaire (LEP), accessible sous condition de ressources à environ un foyer français sur deux.

LEP : les nouvelles conditions à remplir pour ouvrir un Livret d'épargne populaire en 2024

LEP : un taux de 2,5% pour coller à l'inflation ? Non...

Que va-t-il se passer lors de la prochaine actualisation de son taux, prévue pour le 1er août prochain ? La nouvelle, cette fois, est moins bonne : la baisse est quasi certaine et le rendement pourrait même être divisé par deux.

Si les projections de l'Insee publiées ce jeudi 14 mars se confirment, l'inflation moyenne du 1er semestre devrait s'établir autour de 2,5%. Or l'alignement sur ce chiffre est l'un des scénarios prévus par la formule de calcul du taux du LEP. Dans ce cas de figure, ce dernier risque donc de passer, du jour au lendemain, des 5% actuels à 2,5%.

Vers un taux de 3,70% en août ?

Rassurez-vous, cela n'arrivera pas. Car il existe un garde-fou. Attention, c'est un peu technique : le taux du LEP ne peut pas descendre sous le taux du Livret A augmenté d'un demi-point. Or ce chiffre a toutes les chances d'être supérieur à 2,5%.

Voici comment cela va se passer. Autour du 15 juillet prochain, au moment d'actualiser le rendement de l'épargne réglementée, la Banque de France va calculer le taux « technique » du Livret A, celui issu de sa formule de calcul réglementaire. Il ne s'agira pas de modifier le taux du Livret A (3% actuellement), gelé jusqu'en janvier 2025. L'enjeu sera de vérifier si ce chiffre, augmenté d'un demi-point, est supérieur à l'inflation semestrielle, et donc plus avantageux pour l'épargnant.

On peut d'ores et déjà assurer que ce sera le cas. Vu les perspectives d'inflation, et l'absence de baisse, à court-terme, des taux interbancaires (l'autre variable utilisée dans la formule), le taux « technique » du LEP devrait se situer autour de 3,80%. En baisse, donc, mais pas dans les mêmes proportions que l'inflation. En clair, le rendement réel du LEP, corrigé de l'inflation, restera très avantageux.

Restera encore à la Banque de France à faire un choix : appliquer ce taux de 3,80% issu de la formule de calcul, comme c'est la règle ; ou proposer au ministère de l'Économie de déroger à cette règle pour fixer le taux à sa guise. Dans ce cas, Bercy pourrait, par exemple, choisir de freiner la chute - c'est ce qu'il a fait en février - et de fixer le taux du LEP à 4%. Réponse dans 5 mois !