Avec la parution de la prévision d'inflation pour le mois de juin, on connaît désormais les chiffres qui vont servir à calculer les taux du Livret A, du LDDS et du LEP au 1er août prochain. Ils devraient, malheureusement, être décevants.

Le compte est bon ! Avec la publication, vendredi 30 juin par l'Insee, de la prévision d'inflation (généralement conforme au taux définitif) pour le mois de juin et la mise à jour, au 29 juin, de la moyenne semestrielle de l'€ster, on connait les chiffres sur lesquels le gouverneur de la Banque de France va s'appuyer pour déterminer les nouveaux taux des livrets réglementés au 1er août prochain.

En juin, l'indice des prix à la consommation s'est calé, comme prévu, sur 4,5%. Un chiffre toujours haut, mais moins qu'en début d'année, où il a atteint 6,4%. Résultat : la moyenne de l'inflation sur le semestre sera de 5,60%. La moyenne de l'€ster, ce taux utilisé par les banques pour les échanges d'argent au jour le jour, a atteint, au 29 juin, de 2,65%.

Un taux théorique de 4,10% pour le Livret A

Faisons les comptes : en compilant ces chiffres dans la formule de calcul réglementaire, le taux du Livret (et par extension de son satellite, le LDDS) au 1er août ressort à 4,10%. Soit une hausse de plus d'un point par rapport aux 3% actuels. Une bonne nouvelle pour les 55 millions de Français qui en détiennent un !

Ou pas. En effet, il est peu probable que le taux du Livret A soit relevé dans de telles proportions. Un homme a le pouvoir de suggérer au gouvernement de limiter, voire d'annuler cette hausse : le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Et, depuis des semaines, ce dernier prépare le terrain. « Il faudra trouver le bon équilibre entre l'intérêt des épargnants et l'intérêt des emprunteurs. Le taux du Livret A est l'un des éléments du coût du crédit immobilier, en particulier pour le logement social », expliquait-il encore, le 21 juin dernier, aux Echos.

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Fin connaisseur du Livret A, l'économiste Philippe Crevel table plutôt sur le scénario d'une hausse contenue. « (...) le ministre de l'Économie pourrait retenir le taux de 3,5%, un taux à mi-chemin entre celui actuellement en vigueur et celui résultant de l'application de la formule », annonçait-il, le 21 juin dernier. Est-ce le bon pronostic ? Réponse le 13 juillet prochain, jour de confirmation de l'inflation du mois de juin.

LEP : une baisse inéluctable ?

Il n'y a pas, ou peu, de suspense, en revanche, pour le taux du Livret d'épargne populaire (LEP). Ici, pas de dérogation : le gouverneur de la Banque de France a pris l'habitude de laisser son taux évoluer au gré de l'inflation. Il va donc s'aligner le 1er août, sauf énorme surprise, sur celle du 1er semestre 2023, soit 5,60%.

Un joli taux, certes, mais un taux en baisse d'un demi-point par rapport à l'actuel, 6,10%. Et une déception, sans doute, pour les près de 10 millions de Français qui détiennent désormais ce produit d'épargne réservé aux ménages modestes.

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