La Banque centrale européenne a relevé jeudi ses prévisions de croissance du PIB en zone euro pour 2022, mais les a drastiquement réduites pour 2023, dans un contexte de crise énergétique découlant de la guerre en Ukraine. Les gardiens de l'euro ont par ailleurs décidé d'une hausse historique des taux de 0,75 point pour combattre l'inflation galopante.

L'institution monétaire s'attend à une « stagnation » de l'activité économique fin 2022 et début 2023, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Elle prévoit désormais une croissance de 3,1% cette année mais seulement 0,9% en 2023, contre 2,8% et 2,1% respectivement prévus dans ses projectios de juin. Pour 2024, la BCE table sur un PIB en hausse de 1,9%, contre 2,1% précedemment.

« Les prix très élevés de l'énergie réduisent le pouvoir d'achat des consommateurs », a détaillé la BCE à l'issue d'une réunion de politique monétaire, où les gardiens de l'euro ont décidé d'une hausse historique des taux de 0,75 point pour combattre l'inflation galopante.

Des taux allant de 0,75% à 1,50% dès la mi-septembre

« Les taux d'intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront relevés à respectivement 1,25%, 1,50% et 0,75% à compter du 14 septembre 2022 », détaille la BCE dans un communiqué.

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Poussée par l'énergie, celle-ci devrait atteindre 8,1% en zone euro ette année, contre 6,8% attendu en juin. Elle devrait rester au-dessus de l'objectif de 2% également en 2023 et 2024.

« Même si les goulots d'étranglement au niveau de l'offre se réduisent, ils continuent de contraindre l'activité économique », a encore ajouté la BCE en référence aux pénuries et difficultés dans les chaines logistiques mondiales. En outre « l'environnement géopolitique néfaste, avec en particulier l'agression injustifiée de la Russie contre l'Ukraine, pèse sur la confiance », a-t-elle ajouté.