Le Crédit Agricole, qui a réussi à préserver ses marges au troisième trimestre, a appelé à « ne pas baisser les bras » et à accroître les mesures pour préserver la santé financière de ses clients.

Caractérisé par un « rebond rapide avant cette période de reconfinement », selon les mots prononcés par Dominique Lefebvre, président du conseil d'administration de Crédit Agricole, lors de la présentation des résultats, le troisième trimestre s'est terminé avec un bénéfice net de 1,77 milliard d'euros pour le groupe, soit une baisse de 4,3% sur un an. Le produit net bancaire, équivalant du chiffre d'affaires pour le secteur, a lui progressé de 3,1% sur un an, à 8,47 milliards d'euros.

Mais, le second confinement, décidé il y a une semaine, risque de porter un nouveau coup dur à l'économie. S'il est moins strict et donc « moins violent » que le premier décidé en mars, selon Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA, l'entité cotée de la banque mutualiste, ce second confinement est également synonyme d'une visibilité « moins forte ». Car selon lui, il va falloir « tenir (les efforts) pendant 6 ou 8 mois » et non pas quelques semaines.

Par conséquent, il a appelé à ne « pas baisser les bras » et à accroitre les prêts garantis par l'Etat auprès des entreprises, en étant « pro-actif ». Quant aux étalements de crédits, « il faut qu'il n'y ait aucune ambiguïté, le Crédit Agricole accordera massivement les moratoires nécessaires à ses clientèles frappées par les fermetures administratives », a-t-il souligné.

Depuis le début de la crise, 560 000 moratoires ont été accordés par le groupe, et 173 500 étaient encore actifs au 16 octobre. Pour les deux tiers qui se sont terminés, 97% ont repris les paiements. Crédit Agricole souhaite également faciliter le « clik and collect » et accélérer la digitalisation des PME.

Une baisse de résultat à relativiser

Si le résultat net du groupe est en baisse, l'ampleur de celle-ci est à relativiser du fait du Covid-19, qui a décimé des secteurs entiers de l'économie. Quant à Crédit Agricole SA (Casa), qui exclut donc les caisses régionales, elle a réalisé un produit net bancaire de 5,15 milliards d'euros (+2,4% sur un an) et un bénéfice net de 977 millions (-18,5%).

La diminution du bénéfice net s'explique notamment par le projet de cession de CACF, une filiale dédiée aux crédits à la consommation au Pays-Bas, qui s'est traduit par un ajustement comptable qui a pesé pour 139 millions d'euros dans les résultats du groupe. De plus, la cession de Bankoa, une banque espagnole, a généré une moins-value et donc des pertes. Corrigés de ces éléments, le bénéfice net sous-jacent du groupe a progressé de 0,5% sur un an, et a diminué de 9,1% pour Casa.

Comme ses concurrentes, Crédit Agricole a vu son coût du risque progresser à 596 millions d'euros contre 384 millions au troisième trimestre 2019. Ces provisions sont cependant nettement moins importantes qu'au deuxième trimestre, lorsqu'elles avaient atteint la somme de 1,2 milliard.