Le groupe bancaire Natixis, entité cotée de BPCE, a annoncé lundi cesser de financer les projets et entreprises liées aux pétrole et de gaz de schiste et accélérer sa sortie totale du charbon au plus tard en 2040.

« Natixis cesse de financer les projets dédiés et les entreprises actives dans l'exploration et la production de pétrole et de gaz de schiste et met en place un calendrier de sortie totale du charbon thermique avec une échéance à 2030 pour les pays de l'Union Européenne et de l'OCDE et à 2040 pour le reste du monde », explique la banque dans un communiqué. Le groupe a également décidé « de ne plus soutenir les entreprises qui développent de nouvelles capacités de centrales à charbon ou de mines de charbon thermique ».

« Ce calendrier de sortie totale du charbon thermique est cohérent avec le Scenario Développement Durable (SDS) de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) », met en avant Natixis qui se dit prêt « à cesser les relations avec les clients qui développeraient de nouvelles capacités de centrales à charbon ou de mines de charbon thermique ».

Natixis fait mieux que BNP Paribas et Société Générale

Pour atteindre son objectif, la banque entend renforcer « son dialogue avec ses clients, notamment énergéticiens, pour analyser dans quelle mesure leur mix d'activité est compatible avec les engagements de la banque par géographie ». « La crise liée au Covid-19 que nous traversons doit être l'occasion d'accélérer la transition énergétique pour limiter le réchauffement climatique », estime François Riahi, directeur général de Natixis, cité dans le communiqué. Le groupe bancaire continuera toutefois « à accompagner ses clients dans la transition de leur mix d'activité sur le long terme », ajoute le dirigeant bancaire.

L'ONG Reclaim Finance, liée aux Amis de la Terre, regrette pour sa part que la banque n'exige pas « des entreprises restantes en portefeuille l'adoption d'ici 2021 d'un plan détaillé de fermeture de leurs actifs charbon », a-t-elle réagi dans une déclaration transmise à l'AFP. Mais le groupe « va beaucoup plus loin que BNP Paribas et Société Générale », nuance toutefois l'association pour qui « Natixis montre donc clairement la voie à suivre » à ces deux rivaux.

Sur les gaz et pétrole de schiste,« il est déjà certain que Natixis est très incomplet puisqu'il ne couvre pas les investissements de la banque », estime Reclaim Finance pour qui « Natixis est de très loin le premier investisseur français, avec 4,4 milliards d'investissements détenus dans les 75 entreprises qui prévoient la plus forte production dans le secteur d'ici 2050 ».