Le gouverneur de la Banque de France a appelé vendredi les grands groupes à ne pas se précipiter sur les liquidités exceptionnelles proposées ces derniers jours par la Banque centrale européenne et à ne pas allonger les délais de paiement à leurs fournisseurs.

« Il n'y a pas besoin aujourd'hui d'aller tirer par précaution des lignes de liquidités pour se constituer des réserves », a assuré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la BdF, sur BFM Business. « Que chacun garde raison, que chacun garde son calme. »

« On a un peu souri des Français et des Françaises qui se précipitaient dans les magasins pour acheter des paquets de nouilles, honnêtement des grands groupes qui aujourd'hui viennent tirer des lignes de liquidités dont ils n'ont pas besoin et qui seront de toute façon disponibles, ça n'est pas plus justifié », a-t-il comparé.

« La liquidité est là, elle sera là »

« Ca leur coûte de l'argent, ça absorbe inutilement les capacités des banques donc que chacun garde raison : la liquidité est là, elle sera là », a-t-il ajouté.

D'après le gouverneur, c'est l'une des conséquences « très importantes » du « bouclier de liquidités » déclenché dès le 12 mars par la BCE face aux conséquences financières de la crise du coronavirus.

Parmi les mesures prises par l'institution de Francfort, le lancement d'un programme de prêts ciblés sur les PME pour que les banques aident les entreprises frappées par l'épidémie à boucler leurs fins de mois et ainsi éviter des faillites en cascades.

Les délais de paiement surveillés de près

L'institution de Francfort avait aussi annoncé une enveloppe de rachat de dette publique et privée de 120 milliards d'euros, en complément du programme mensuel de 20 milliards d'euros déjà prévu. Ce dispositif a été renforcé mercredi par une nouvelle enveloppe de rachat de dette de 750 milliards d'euros.

« Deuxième conséquence de ce bouclier de liquidités, c'est qu'il ne faut pas que les délais de paiement des fournisseurs s'allongent » en particulier du coté des grands groupes, a prévenu François Villeroy de Galhau. Cette question est surveillée « de près avec Bercy, avec Bruno Le Maire », a-t-il souligné concédant que « les délais de paiements des collectivités publiques » pouvaient être « encore améliorés ». « On se mobilise en ce sens », a-t-il affirmé.