Une grève était organisée mardi à l'appel des cinq syndicats de la Société Générale pour protester contre les 550 suppressions de postes annoncées la semaine dernière dans les services administratifs, a-t-on appris auprès des organisateurs.

La banque continue de supprimer des emplois « alors qu'on est à flux tendu partout », dénonce auprès de l'AFP Mathieu Pué de la CFDT (2e syndicat), évoquant entre « 50% et 60% de grévistes » sur les sites où son syndicat est présent. Dans un communiqué, l'entreprise indique que « moins d'un tiers » des salariés travaillant dans les entités touchées par la réorganisation, qui se fera « sur 5 ans sans licenciement économique ni départ contraint », ont fait grève mardi.

Après la suppression annoncée en décembre de 2.000 emplois d'ici 2020 dans son réseau d'agences, la Société Générale va fermer six de ses vingt pôles services client (PSC), dédiés à la gestion administrative (gestion des successions, des prêts immobiliers, vérification des dossiers, etc.). Les sites de Rouen, Caen, Nancy, Grenoble, Nice et Paris Jemmapes sont concernés. Les quatorze autres sites seront réorganisés.

« Tout le pognon part à l'actionnaire »

« Il faut que les pouvoirs publics et le gouvernement se bougent », car malgré « tout ce qu'ils ont donné aux banques » via le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) notamment, la destruction d'emploi se poursuit et « tout le pognon part à l'actionnaire », ajoute Mathieu Pué. Selon lui, 110 grévistes ont été comptabilisés à Caen et plus de 90 à Rouen. Cela correspond à respectivement 95% et 80% de grévistes, d'après la CFTC.

La mobilisation illustre « une inquiétude et une attente » pour que l'accompagnement des salariés « soit effectif et de bon aloi », a commenté auprès de l'AFP Jean-Pierre Clauzel pour le SNB/CFE-CGC (1er syndicat). Certes il y aura « beaucoup de départs naturels » et la réorganisation s'effectuera « dans la durée », « mais ça ne va pas forcément matcher pour l'ensemble des personnes », certaines d'entre elles ne pouvant pas accepter les mobilités fonctionnelles ou géographiques prévues, fait-il remarquer. A Caen et Rouen par exemple, « les gens sont complètement effondrés », « ça va être une véritable catastrophe », prédit ainsi Isabelle Blanquet-Leroy (FO).

Négociations repoussées au 31 mars

La première séance de négociations sur les mesures d'accompagnement, initialement prévue ce mardi, a été repoussée au 31 mars en raison de la grève. « Toutes les organisations syndicales ont décidé de boycotter la réunion pour être en soutien de nos collègues qui débrayent », a indiqué à l'AFP Eric Boyère de la CFTC (3e syndicat).

La Société Générale assure dans un communiqué qu'elle « s'engage à accompagner chaque collaborateur et souligne que le dialogue social est au cœur de ses préoccupations ».