L'agence de notation Standard & Poor's estime que le contexte va rester peu porteur pour les banques françaises en 2015, la faiblesse des taux d'intérêt pesant notamment sur leurs revenus, selon une étude publiée lundi.

S&P s'attend en outre à ce que les établissements continuent à renforcer leurs fonds propres, en mettant en réserve une partie de leurs résultats qui devraient être « solides » cette année.

Au niveau du chiffre d'affaires, les revenus vont augmenter mais de façon « modeste », prévient l'agence de notation. Si les faibles taux d'intérêt sont pénalisants, de nouveaux axes de développement, comme l'assurance ou les crédits spécialisés, vont faire office de relais de croissance. « Cette contribution de revenus supplémentaires sera progressive », relève néanmoins Standard & Poor's.

Si le coût du risque, c'est-à-dire les provisions passées pour faire face aux risques d'impayés sur les crédits, a baissé en 2014 –contrairement aux prévisions de S&P –, cette dernière pense qu'il pourrait légèrement remonter cette année, surtout en raison de difficultés à l'international, en Russie par exemple. Présente dans ce pays, Société Générale a déjà annoncé qu'elle s'attendait à ce que ses activités russes affichent une perte en 2015, précisément en raison d'une hausse du coût du risque.

Rentabilité sous pression

En termes de rentabilité, les banques françaises, à l'instar de leurs homologues européennes, vont être « sous pression » cette année, ce qui va les contraindre à poursuivre leur politique de réduction des coûts. Les notes des grandes banques françaises sont actuellement assorties d'une perspective négative chez Standard & Poor's, ce qui signifie qu'elles pourraient baisser à l'avenir.

Cette perspective est due au fait que ce sera prochainement aux créanciers de ces établissements, et non plus aux Etats, d'intervenir s'ils rencontraient de graves difficultés. Ce soutien potentiel de l'Etat français se matérialise en ce moment par une note rehaussée d'un cran pour chacune des grandes banques françaises (BNP Paribas, Crédit Mutuel, BPCE, Crédit Agricole et Société Générale).