La banque Société Générale a multiplié par six son bénéfice net au troisième trimestre, à 534 millions d'euros, et atteint plusieurs objectifs qu'elle s'était fixés pour la fin de l'année, notamment en matière de solvabilité, selon un communiqué publié jeudi.

Le résultat net, plombé par des éléments exceptionnels l'an passé, reste toutefois inférieur aux prévisions des analystes interrogés par l'agence Dow Jones Newswires, qui tablaient en moyenne sur 629 millions d'euros. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) est lui conforme aux attentes, à 5,7 milliards (+6,1%). Par ailleurs, sur les neuf premiers mois de l'année, Société Générale a vu son bénéfice net grimper à 1,9 milliard d'euros (+46,9% comparé à l'an passé).

Le groupe, qui vise une rentabilité des capitaux propres (ROE) de 10% à l'horizon fin 2015, a récemment simplifié son organisation autour de trois grands pôles, dont les têtes de pont sont la banque de détail en France, la banque de détail à l'international et la banque de financement et d'investissement.

« La 2e phase du plan de transformation est engagée »

« La deuxième phase du plan de transformation est engagée. Elle nous permettra de délivrer croissance et rentabilité à moyen terme. (...) La mise en œuvre d'une nouvelle organisation, recentrée et simplifiée, va permettre d'améliorer l'efficacité du groupe en renforçant les synergies entre les métiers », a relevé le PDG de Société Générale, Frédéric Oudéa, cité dans le communiqué.

Au troisième trimestre, le ROE s'est établi à 8,5%, hors éléments exceptionnels. Depuis le début de l'année, il atteint 8,6%. La banque assure avoir sécurisé 260 millions d'euros d'économies récurrentes, sur un objectif de 900 millions d'euros fin 2015 dévoilé en début d'année.

Les exigences réglementaires de Bâle III déjà respectées

Elle se targue également de répondre déjà à l'ensemble des exigences réglementaires de Bâle III. En la matière, elle affichait au 30 septembre un ratio de fonds propres « dur » (apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) de 9,9%, nettement au-dessus de son but fixé à 9,5% pour la fin 2013. Son ratio de levier (bilan rapporté aux fonds propres) atteignait lui 3,3% à la même date, au-delà du seuil de 3% requis par les nouvelles normes bâloises.

Société Générale a, en outre, passé une provision pour litiges de 200 millions d'euros ce trimestre, portant sa provision collective totale à 700 millions fin septembre. Aucun détail supplémentaire n'est apporté sur ce sujet, alors que des informations de presse ont récemment évoqué que la banque pourrait être mise en cause par la Commission européenne dans l'affaire de manipulation des taux interbancaires Libor et Euribor.

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La banque de détail en France a enregistré une légère hausse de 1,3% de son PNB, à 2,0 milliards d'euros, mais un repli de son bénéfice net, de 12,3% à 308 millions, en raison notamment d'une progression du coût du risque (provisions pour risque d'impayés) de 21,8%. Ce dernier reste néanmoins quasi stable par rapport au deuxième trimestre 2013.

A l'international, les réseaux ont vu leur chiffre d'affaires baisser, de 13,3% à 1,1 milliard d'euros, tout comme leur résultat net (-25%, à 84 millions), souffrant d'un « environnement économique difficile ». Enfin, la banque de financement et d'investissement a affiché sa résilience : le produit net bancaire a progressé de 3,5%, à 1,7 milliard d'euros, pour un bénéfice net en repli de 5,3%, à 305 millions. Les marchés de taux ont particulièrement souffert dans un contexte incertain lié aux doutes sur la poursuite de la politique accommodante de la Réserve fédérale.