L'Autorité des marchés financiers (AMF) enquête sur les conditions dans laquelle la banque Natixis a annoncé à la mi-février la cession de ses parts dans ses maisons-mères, les Caisses d'Epargnes et les Banques Populaires. BPCE a confirmé l'information dévoilée par Les Echos.

« Il y a une enquête en cours de l'Autorité des marchés financiers, qui porte sur le comportement du titre Natixis dans le cadre de l'opération de rachat des certificats coopératifs d'investissement (CCI) », a déclaré François Pérol lors de l'assemblée générale de Natixis, confirmant une information des Echos. « C'est tout a fait courant que dans ce type d'opération, l'AMF, qui a une mission de surveillance des marchés, mène ce type d'enquête ».

Natixis a annoncé le 17 février la vente à ses deux maisons-mères de ses certificats coopératifs d'investissements (sorte d'actions sans droit de vote) qui lui permettaient de récupérer 20% des profits de ces dernières. Le CCI permettait à Natixis de bénéficier d'une partie des profits réalisés par ses maisons mères dans la banque de détail, un domaine où elle est absente, et de rééquilibrer ainsi une activité essentiellement dirigée vers la banque de gros.

La cession de ces titres, motivée par une volonté de simplification de l'organigramme du groupe, va permettre à Natixis de redistribuer à ses actionnaires 2 milliards d'euros de capital excédentaire, dont 600 millions d'euros à ses actionnaires minoritaires. L'opération prendra la forme du versement en août prochain d'un dividende exceptionnel de 65 centimes par action.

L'enquête de l'AMF « ne porte pas sur l'opération en tant que telle ». « Elle ne peut donc avoir pour conséquence de remettre en cause cette opération, ni la mise en paiement du dividende exceptionnel prévue dans le courant de l'été 2013 », a précisé François Pérol. Selon les Echos, l'opération devait être annoncée le 21 février, à l'occasion de la publication des résultats annuels du groupe mutualiste. Mais l'opération a « fuité », obligeant le conseil d'administration de Natixis et le conseil de surveillance de BPCE (la holding commune des Caisses d'Epargne et des Banques Populaires) à se réunir pendant le week-end, pour dévoiler officiellement toute l'opération dès le dimanche soir.

Au lendemain de cette annonce, le titre Natixis s'était envolé de plus de 20%. Lors de l'assemblée générale de Natixis, le directeur général du groupe Laurent Mignon a par ailleurs indiqué que la filiale d'assurance-crédit Coface n'était « pas à vendre » mais qu'une réduction de sa participation pourrait être étudiée « un jour ».