Le tribunal de grande instance de Lyon a interdit mardi à la Caisse d'Epargne Rhône Alpes Sud (CERA) d'avoir une organisation du travail fondée sur le « benchmark », c'est-à-dire la mise en concurrence permanente des salariés, qui compromet « gravement » leur santé. La banque a fait appel de cette décision.
Fin 2007, la direction de la CERA avait mis en place ce système de gestion des performances des salariés, consistant en une évaluation permanente des uns par rapport aux autres au sein de chaque agence, et aussi des agences entre elles. La part variable de la rémunération de chaque salarié dépend directement des résultats du « benchmark » puisqu'elle est fonction des résultats de son agence. Le syndicat Sud du groupe Banque populaire-Caisse d'Epargne (BPCE), dénonçant la « véritable terreur » que fait régner le « benchmark », avait saisi la justice en mars 2011 et une audience a eu lieu le 30 mai dernier.
La santé des salariés compromise
Dans le jugement rendu mardi, dont copie a été envoyée par le syndicat à la presse mercredi, le tribunal a estimé que « l'organisation collective de travail basée sur le benchmark compromet gravement la santé des salariés », ce qui contrevient au Code du travail. Le TGI interdit aux Caisses d'Epargne de la région Rhône-Alpes sud de recourir à ce système, sans toutefois fixer d'astreinte, et condamne la société à payer à Sud 10.000 euros de dommages et intérêts.
Dans un communiqué, le syndicat s'est félicité de cette décision, qui s'impose aussi aux autres Caisses d'Epargne sur le territoire, et au-delà peut inciter d'autres salariés à engager des recours. « Ce jugement ne concerne en aucune façon les autres Caisses d'Epargne, qui sont totalement autonomes les unes par rapport aux autres pour définir notamment leur système de management de la performance commerciale », a affirmé pour sa part la Caisse d'Epargne Rhône-Alpes.
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