La banque Société Générale a enregistré au premier trimestre un bénéfice net en recul de 20,1%, à 732 millions, affecté notamment par une réévaluation de la dette liée au risque de crédit propre à hauteur de 119 millions. Ce résultat est toutefois meilleur que prévu, les analystes tablant en moyenne sur 630 millions d'euros.

Sur les trois premiers mois de l'année, la banque rouge et noir a dégagé un produit net bancaire (PNB) de 6,3 milliards. S'il s'inscrit en retrait de 4,7% par rapport à la même période de 2011, la SocGen relève qu'il rebondit par rapport au dernier trimestre de l'an passé (+5%).

Témoin de cette tendance, la banque de financement et d'investissement voit ses revenus reculer de 18,1%, à 1,867 milliard, et son bénéfice net chuter de 40,6% à 351 millions sur un an. Son PNB s'est néanmoins amélioré par rapport à la fin 2011 puisqu'il a été multiplié par 2,9 entre le dernier trimestre 2011 et le suivant.

Dans un communiqué, Société Générale a attribué ce rebond à « une accalmie sur les marchés financiers faisant suite et à la mise en place des opérations de refinancement à long terme de la Banque centrale européenne, qui a prêté quelque 1.000 milliards d'euros sur 3 ans aux banques de la zone euro, et à la finalisation du plan de soutien à la Grèce ».

Des fonds propres renforcés

SocGen évalue ses capitaux propres à 47,8 milliards d'euros au 31 mars 2012 et son ratio de capitaux propres « durs » (« Core Tier 1 ») à 9,4% dans le cadre du cadre réglementaire dit de « Bâle 2,5 », étape transitoire avant l'entrée en vigueur de « Bâle III » à partir de 2013. Il a progressé de 35 points de base au cours du trimestre.

« Nous avons poursuivi le renforcement de la structure financière du groupe, et notamment de ses fonds propres, avec un ratio Core Tier 1 en forte progression sur le trimestre », a expliqué le PDG de Société Générale, Frédéric Oudéa, cité dans le communiqué. « Nous maintenons la priorité donnée à la gestion rigoureuse de nos risques, à la maîtrise de nos frais de gestion, à la réduction de nos besoins de liquidité et au renforcement de notre capital ».

Société Générale estime que l'entrée en application de Bâle III aura un effet sur ses ratios de 210 points de base mais rappelle que « cette estimation reste provisoire, puisque certains éléments réglementaires ne sont pas stabilisés, par exemple le traitement prudentiel des filiales d'assurance ». Cet impact serait compensé à hauteur de 150 points de base par la génération de résultat, net des dividendes à verser aux actionnaires, et de 70 points de base par liés la réduction du bilan de sa banque de financement et d'investissement.

La banque dit donc envisager un ratio « Core Tier 1 » (fonds propres durs) de 9,1% au 31 décembre 2013, un ratio qu'elle pourrait « renforcer » de l'ordre de 50 à 100 points de base grâce à la cessions d'actifs non stratégiques.