Le groupe bancaire français Société Générale a annoncé jeudi un bénéfice net de 916 millions d'euros au premier trimestre 2011, en baisse de 13,8% par rapport à la même période de 2010 imputée à un effet comptable lié à la réévaluation de sa propre dette.

Le groupe souligne, dans un communiqué, que ce résultat "intègre à hauteur de -239 millions d'euros l'impact de la réévaluation des dettes liées au risque de crédit propre en raison de l'amélioration du spread émetteur de la banque".

La Société Générale relève que son bénéfice net, hors cette réévaluation, s'élève à 1,15 milliard d'euros (+16%). Les analystes tablaient, selon une note de Keefe, Bruyette & Woods, sur un bénéfice net de 1,10 milliard d'euros. Le produit net bancaire de la Société Générale s'établit, sur la période, à 6,61 milliards d'euros, soit +0,6% par rapport au même trimestre 2010, réévaluation des dettes comprise.

Les frais de gestion du groupe ont crû de 9,2% (en données constantes) à 4,4 milliards d'euros. Ils reflètent, selon le groupe, "les investissements engagés depuis plusieurs trimestres pour le développement des métiers dans la Banque de Financement et d'Investissement, les investissements d'efficacité dans les activités de banque de détail et l'impact des nouveaux impôts applicables aux banques, en France et au Royaume-Uni notamment". Le coût du risque (provisions liées aux impayés) du groupe a diminué de 22,4%, à 878 millions d'euros, une baisse qui s'explique par "le contexte de stabilisation économique en France, avec un effet positif plus marqué sur la clientèle des entreprises", précise la banque.

En outre, les Réseaux Internationaux ont dégagé un bénéfice net de 44 millions d'euros au premier trimestre, soit une baisse de 61,4% par rapport à la même période de l'an dernier, résultant des "conséquences économiques des turbulences politiques qu'ont connues l'Egypte, la Tunisie et la Côte d'Ivoire". Dans ces trois pays, "en transition politique, la gestion prudente des crises a conduit le groupe à enregistrer des provisions" à hauteur de 51 millions d'euros", fait valoir l'établissement.

Une solidité des métiers du Groupe

Pour Frédéric Oudéa, président-directeur général du groupe, "les résultats du premier trimestre confirment la solidité des métiers du Groupe et leur capacité de croissance dans un environnement international politique, économique et financier incertain."

Mercredi, BNP Paribas, qui a ouvert la saison des résultats du secteur, a annoncé un bénéfice net de 2,61 milliards d'euros (+14,6%) sur les trois premiers mois de l'année, soit le meilleur résultat des banques de la zone euro devant l'espagnole Santander (2,10 mds EUR) et l'allemande Deutsche Bank (2,06 mds EUR).