Le PDG de la banque française Société Générale a été "surpris et parfois indigné" par des réactions publiques au jugement prononcé début octobre à l'encontre de l'ancien trader Jérôme Kerviel.

« J'ai été surpris et parfois indigné par tout ce que j'ai entendu » au sujet de la décision de justice, a déclaré Frédéric Oudéa en marge de la publication des résultats de la banque, mentionnant notamment « les critiques dont notre entreprise a fait l'objet ».

La condamnation de Jérôme Kerviel à des dommages-intérêts colossaux de 4,9 milliards d'euros, correspondant à la perte subie par la banque, avait en effet déclenché une vague de critiques au sein de la classe politique, parmi les éditorialistes de presse et sur les divers supports d'expression de l'opinion publique sur internet. A tel point que la banque avait annoncé qu'elle renonçait à lui réclamer la totalité des dommages et intérêts, sans pour autant faire une croix sur toute indemnisation.

« Nous n'avons fait qu'appliquer la loi »

Quelques jours après le jugement, une autre polémique était née du rappel, par la radio Europe 1, que la Société Générale avait bénéficié d'une déduction d'impôt d'environ 1,7 milliard d'euros liée aux pertes occasionnées par la fraude de Jérôme Kerviel. Plusieurs élus avaient alors dénoncé ce mécanisme et l'avocat de M. Kerviel, Me Olivier Metzner, avait accusé l'établissement d'avoir « trompé le tribunal en ne l'informant pas de cette récupération d'impôt ». « Nous n'avons fait qu'appliquer la loi en totale transparence », a plaidé mercredi Frédéric Oudéa, pour qui « il y a un droit, qui est le même pour tous ».