La concurrence s’étend et s’intensifie dans le secteur bancaire et des moyens de paiement. A tel point que les pouvoirs publics aiguisent leur surveillance. En parallèle, la mise en œuvre de mesures facilitant le passage d’une banque à une autre se précise pour 2017. Voici l’essentiel de la semaine.

Les moyens de paiement alternatifs sous surveillance

Bercy s’est penché sur la question des moyens de paiement cette semaine. Dans son « plan d’action pour lutter contre le financement du terrorisme », le ministère pointe du doigt les comptes de paiement et en cite un, le Compte Nickel, qui vient par ailleurs de passer la barre des 90.000 clients. Le « compte sans banque » sera répertorié parmi les comptes en banque et d’épargne dans le fichier national des comptes bancaires et assimilés (Ficoba) à partir du 1er janvier 2016.

Outre ce fichage, le plan de Bercy aura des incidences sur les paiements en liquide, le change de devises étrangères, le crédit à la consommation, etc. Le plafond d’un paiement en liquide est ainsi abaissé de 3.000 à 1.000 euros pour les résidents français, de 15.000 à 10.000 euros pour les non-résidents, et ce dès le 1er septembre 2015. Des mesures sécuritaires qui visent à faire reculer le « cash et l’anonymat dans l’économie » mais qui peuvent présenter certains inconvénients : Michel Sapin reconnaît de possibles « gênes » pour des individus n'ayant rien à se reprocher. Le lendemain de ces annonces, la Fédération bancaire française (FBF) s’est quant à elle félicitée que « les autres acteurs du monde du paiement soient aussi impliqués et responsabilisés » que les banques dans le cadre de la « lutte contre le blanchiment du terrorisme ».

Hasard du calendrier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a publié jeudi les résutats de son enquête sur les agents mandatés pour distribuer des services de paiement, le plus souvent des « commerces de proximité ». La répression des fraudes a annoncé avoir constaté quelques entorses à la réglementation dans les bureaux de tabac, épiceries ou kiosques à journaux qui distribuent comptes Nickel, cartes prépayées, solutions de transfert d’argent à l’étranger, de micro-paiement, etc.

Facebook et Orange, futurs concurrents

Une nouvelle banque mobile en France ? Orange a annoncé sa volonté de lancer des services bancaires d'ici 2018, l'opérateur cherchant à diversifier ses sources de revenus. Ira-t-il jusqu'à proposer une offre complète, avec moyens de paiement, crédit et épargne, comme c'est actuellement le cas en Pologne ? Orange n'est pour l'heure pas entré dans les détails.

Pendant que ce poids lourd de la téléphonie affiche ses ambitions bancaires, un géant d’internet avance ses pions sur le marché des micro-paiements. Facebook va permettre à ses membres de rembourser leurs « amis » via son application Messenger, prenant le pas de Snapchat qui a fait une annonce similaire en novembre dernier. Patience toutefois : la nouvelle fonction ne sera disponible qu’aux Etats-Unis dans un premier temps.

Changement de banque : une procédure bientôt facilitée

Changer de banque, une simple formalité en 2017 ? Un compromis se dessine pour les modalités du nouveau système facilitant le changement de banque au sein du Comité consultatif du secteur financier (CCSF), qui regroupe des acteurs bancaires, syndicaux et des associations de consommateurs. Comment fonctionnera ce nouveau système censé voir le jour en 2017 ? L’usager n'aura qu'à signer un « mandat de mobilité ». Suite à cette signature, l’établissement « accueillant » récupérera la liste des prélèvements et virements auprès de l’ancienne banque, puis prendra à sa charge les démarches de changement de domiciliation. En théorie, cette procédure ne devrait pas dépasser une vingtaine de jours. Ce nouveau dispositif de mobilité bancaire pourrait être intégrée à la loi Macron, via un amendement gouvernemental.

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