Qui aurait cru, voici quelques mois, que le compte à terme séduirait à nouveau des épargnants en nombre ? Le marché ne se limite évidemment pas à la banque en ligne Boursorama mais cette dernière publie ce 23 mars des chiffres témoignant d'un succès inespéré pour une famille de placements snobé depuis des années.

De 0,38% à 2%, en seulement 1 an. Ce taux grimpant en flèche, c'est la moyenne établie par la Banque de France pour les dépôts à terme de 2 ans ou moins. Un placement de niche, et surtout snobé faute de taux attractifs depuis de nombreux mois, voire des années.

Mais cette moyenne grimpe très rapidement ces derniers mois, suivant en partie la remontée du Livret A, rémunéré désormais à 3% net de toute fiscalité. La moyenne des comptes à terme (CAT) devrait donc continuer de progresser.

Notamment poussé par le tout nouveau compte à terme de Boursorama, rémunéré à 3% (brut, avant flat tax de 30%, soit 2,10% après fiscalité) à condition de bloquer un minimum de 30 000 euros pendant 12 mois. La banque en ligne a lancé de produit début mars.

Compte à terme : fonctionnement et comparatif

Des produits complémentaires du Livret A

En 3 mois, ce compte à terme et le Livret Bourso+ ont attiré plus d'un milliard d'euros. De fait, la forte collecte annoncée par Boursorama sur ces produits d'épargne est en partie à mettre à l'actif du compte à terme mais surtout du Livret Bourso+ : celui-ci est accessible dès 100 euros de versement. L'argent est disponible à tout moment comme sur n'importe quel livret, et il est rémunéré 2% bruts avant flat tax (soit 1,40% net), avec un plafond de 30 000 euros de dépôts. Le CAT a donc clairement été imaginé en complément de ce livret.

Et ces deux produits d'épargne dont les intérêts sont soumis à l'impôt sur le revenu sont eux-mêmes complémentaires du Livret A et de l'épargne réglementée, laquelle n'est pas fiscalisée. Boursorama évoque justement dans son communiqué un « contexte de taux plus porteur » et une « recherche de produits 100% en ligne, simples, sans risque, sans frais », les placements les plus risqués affichant en effet des performances en berne en 2022, alors que les taux des placements non risqués (à commencer par les livrets) remontent. Comme une inversion du rapport de force des dernières années.

« Cette dynamique sur l'épargne de précaution est également portée par l'évolution des encours de l'épargne réglementée (Livret A, LDDS, PEL, CEL), précise Boursorama, avec une collecte nette de près de 900 millions d'euros depuis début janvier 2023. »

Livret et compte à terme : de 230 à 350 milliards d'euros

Selon les statistiques de la Banque de France, les sommes accumulées sur les livrets bancaires « classiques » - c'est-à-dire les livrets ne faisant pas partie de l'épargne réglementée (Livret A, LEP, LDDS, etc.) - et les comptes à terme des ménages français étaient retombées sous la barre des 230 milliards d'euros au milieu de l'année 2016, quand les taux étaient au plus bas. Fin 2022, livrets classiques et comptes à terme ont dépassé les 350 milliards d'euros.