La taxe foncière va augmenter en 2024, mais moins qu'en 2023. Le barème de l'impôt sur le revenu augmente nettement pour éviter les effets pervers de l'inflation et des augmentations de salaires. La prime Macron voit son exonération disparaître. Voici 3 nouveautés fiscales 2024... qui ne doivent pas occulter prolongations et autres adaptations à la marge.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas au rayon impôts. Sans être un très grand cru de la réforme fiscal, comparée par exemple à 2013, 2018 ou 2019, l'année 2023 portait plusieurs chamboulements d'ampleur, à commencer par la suppression de la redevance TV. L'année écoulée était aussi celle de la transformation de la taxe d'habitation en impôt local centrée sur les résidences secondaires. Sans oublier une série de coups de pouce fiscaux, comme l'augmentation du crédit d'impôt garde d'enfants.

Et en 2024 ? Zéro grande réforme fiscale en vue. Mais des évolutions notables, à commencer par les impacts de l'inflation sur les barèmes et bases d'imposition.

1 - Taxe foncière : +3,9% minimum (sauf exception communale)

Vous êtes propriétaire ? Votre taxe foncière a très probablement augmenté de plus de 7% en 2023, comme dans près de 9 communes sur 10. Car les bases d'impositions ont progressé de 7,1% l'an passé, les valeurs locatives cadastrales étant revalorisées chaque année suivant un indicateur d'inflation, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH).

On connaît déjà la prochaine revalorisation des bases de calcul des taxes foncières : +3,9%, comme l'IPCH de novembre 2023. Attention : cela ne signifie pas que toutes les taxes foncières augmentent uniformément. Si votre ville ou intercommunalité ne modifie pas son taux d'imposition, alors votre taxe foncière progressera de quasi 4%. Il faudrait une baisse franche (à peu près équivalente à 4%) du taux local pour que votre taxe foncière reste stable.

2 - Impôt sur le revenu : le barème suit l'inflation (pour vous éviter une trop forte hausse)

Le barème de l'impôt sur les revenus suit l'inflation, lui aussi. En septembre dernier, Bercy tablait sur 4,8%, ce qui est assez proche de la réalité puisque l'Insee estime finalement l'inflation annuelle à 4,9%.

Impôt sur le revenu : voici le nouveau barème pour 2024

Par conséquent, les seuils du barème de l'impôt sur le revenu augmentent tous, uniformément, de 4,8%, contre 5,4% l'an passé. Bonne ou mauvaise nouvelle pour votre impôt ? Bonne ! Cela vous permet d'éviter une hausse importante.

Illustration : comme le seuil de la première tranche passe de 10 777 à 11 294 euros, la part de vos revenus imposée à 0% est plus importante. Mécaniquement, avec la hausse des seuils, votre impôt baisse si vos salaires, pensions ou autres ressources ne progressent pas.

Impôt 2024 sur les revenus 2023 - Barème indexé à 4,8%
Tranche de revenu par part fiscaleTaux applicable pour la tranche
Jusqu'à 11 294 €0%
De 11 295 € à 28 797 €11%
De 28 798 € à 82 341 €30%
De 82 342 € à 177 106 €41%
Plus de 177 106 €45%

Barème inscrit dans la loi de finances pour 2024.

Impôts, RSA, retraite, salaire... Ces hausses qui vous attendent en 2024 avec l'inflation à quasi 5%

3 - Prime Macron : finie l'exonération fiscale

Si votre employeur voulait profiter de la prime de partage de la valeur (PPV) version « sans impôts ni charges », il fallait vous accorder une prime Macron sur la fin d'année 2023. Jusqu'à présent la prime Macron était une prime exceptionnelle, héritage des crises sanitaire et des « Gilets jaunes ».

Passé le cap du 1er janvier 2024, la PPV passe définitivement en mode pérenne. Elle s'intègre aux côtés de l'intéressement ou de la participation parmi les leviers de partage des bénéfices au sein de l'entreprise. Vous pourrez désormais choisir d'affecter votre prime Macron sur un plan d'épargne salariale.

Quel intérêt de placer votre prime sur un PEE ? Comme pour une prime d'intéressement, cela vous permettra d'éviter l'impôt sur le revenu. Car la défiscalisation intégrale prend fin. A savoir, toutefois : elle restera totalement défiscalisée jusqu'en 2026 pour les salariés des petites entreprises (moins de 50 salariés) si leur rémunération est inférieure à 3 Smic.

Une prime Macron durable, une nouvelle prime... Les nouveautés de la loi « partage de la valeur »

Et aussi... Prolongations et adaptations

Taxe d'habitation sur les résidences secondaires. La majoration pourra aller jusqu'à 60% de la « THRS » dans les communes qui l'ont décidé avant la fin octobre 2023.

Niches fiscales. Le budget 2024 n'a pas porté de grande réforme fiscale, mise à part la confirmation de l'extinction programmée du dispositif Pinel, mais la loi de finances prolonge de plusieurs dispositifs existants : réduction d'impôt IR-PME à 25%, dispositif Malraux, la réduction Sofica, notamment. Ainsi que la prolongation jusqu'en 2026 du plafond à 1 000 euros pour les dons « Coluche » ouvrant droit à la réduction à 75%. Tout comme les pourboires défiscalisés, pour l'année 2024.

Location Airbnb. La grande refonte de la fiscalité de l'immobilier locatif attendra. La solution actée, à court terme, en 2024 ? En bref, un alignement du taux d'abattement appliqué à un meublé de tourisme classé (71%) sur celui de la location meublée classique (50%) et une réduction du plafond de revenus pour en bénéficier. L'abattement de 71% subsistera tout de même pour la « location de locaux classés meublés de tourisme situés dans des zones géographiques ne se caractérisant pas par un déséquilibre important entre l'offre et la demande de logements ». En clair en zone rurale.