Aide technique pour accélérer les projets dans les villages, financement pour protéger les espaces naturels ruraux, bus médicalisés... Matignon a dévoilé mercredi les contours de son plan « France ruralités », que doit annoncer jeudi la Première ministre Elisabeth Borne lors d'un déplacement dans la Vienne.

Ce plan d'une quarantaine de mesures est l'aboutissement « d'un an de travail partenarial particulièrement intense centré sur l'enjeu de l'équité territoriale », soit « comment on assure à tous les territoires et en particulier les territoires ruraux les mêmes opportunités », a expliqué Matignon lors d'un point presse.

Pour répondre aux enjeux spécifiques au monde rural, qui représente 22 millions d'habitants et 90% de la superficie de l'Hexagone, quatre axes ont été définis.

Un programme « Villages d'avenir » sera lancé pour aider les communes rurales à mener à bien leurs projets (à l'instar des programmes de « revitalisation » des centres-villes comme « Action cœur de ville »). Et 100 chefs de projets « ingénierie » seront recrutés par l'Etat et déployés dans les préfectures.

Parmi les autres mesures très attendues, les villages seront rémunérés grâce à la dotation « biodiversité » qui sera portée de 42 millions d'euros « à plus de 100 millions d'euros » pour protéger les « aménités rurales » à savoir des espaces naturels protégés (parcs naturels), mais aussi des espaces n'ayant aujourd'hui aucune valeur marchande (sols, forêts, étangs, zones humides etc) pour les communes. Les territoires ruraux « représentent des enjeux extrêmement importants en termes de puits de carbone, de transition agricole, de production d'énergies renouvelables et ce rôle (...) les place au cœur de la planification écologique », a commenté Matignon.

Immobilier : une « prime de sortie de la vacance »

« France ruralités » prévoit également un plan d'action qui concerne « l'ensemble des ministères » afin d'améliorer le quotidien des habitants des zones rurales, où prédomine parfois un sentiment de relégation.

Côté transports, un fonds de 90 millions d'euros sur trois ans permettra d'aider les collectivités à déployer des services de mobilité « innovants » pour que les gens « soient moins dépendants de leur voiture ».

Face à la dégradation du bâti dans certains centres-bourgs, une « prime de sortie de la vacance » sera mise en place pour remettre des biens immobiliers sur le marché de la résidence principale. Un fonds de soutien au commerce en milieu rural doit être également être pérennisé.

Concernant l'accès aux soins, l'une des premières préoccupations des habitants des zones rurales particulièrement touchées par les déserts médicaux, le gouvernement va lancer 100 « médico-bus » dotés de spécialistes, notamment des gynécologues, dans des endroits « où il est le plus difficile d'accéder » aux soins.

Dernier axe : pérenniser le dispositif des zones de revitalisation rurale (ZRR) - qui permet aux entreprises, collectivités, etc. en zone rurale de bénéficier d'exonérations fiscales et sociales. Sa cartographie sera réformée pour toucher les communes les plus fragiles.