Selon une étude publiée ce mardi 3 janvier, 7 logements sur 10 sont mal étiquetés énergétiquement. Une mauvaise note au diagnostic de performance énergétique (DPE) qui pourrait rapidement avoir de lourds impacts.

Les sanctions contre les « passoires thermiques », les logements les plus énergivores, commencent à se mettre en place. En effet, depuis le 1er janvier 2023, les logements consommant plus de 450 kWh d'énergie finale par m² et par an, aussi appelés « G+ », ne peuvent plus être mis à la location.

DPE le calendrier
Passoires énergétiques : le calendrier

Mais peut-on vraiment se fier au diagnostic de performance énergétique (DPE) d'un logement ? Selon une étude Hello Watt (1) publiée ce mardi 3 janvier, il semblerait que non. 71% des DPE ne seraient ainsi pas corrects, c'est-à-dire qu'ils ne correspondent pas à la consommation du logement en kWh par m2 et par an.

Et bien souvent, la différence entre la note attribuée et l'étude de Hello Watt est énorme. « Parmi les logements possédant une étiquette énergétique et répertoriés dans la base de l'ADEME, nous en avons identifié 221 qui utilisent l'application Hello Watt. Pour ces logements, nous possédons donc leur consommation réelle, et leur superficie. Nous pouvons ainsi faire correspondre leur consommation/m2 réelle avec leur étiquette énergétique, et donc avec leur consommation/m2 estimée », explique l'entreprise dans son communiqué.

Une passoire thermique bien notée ?

Or, dans 31% des cas, l'étiquette énergétique attribuée au bien n'est même pas une étiquette voisine. Un bien est ainsi par exemple étiqueté E au lieu de B ou C. Dans 40% des cas, l'étiquette ne correspond pas, et c'est une étiquette voisine qui est attribuée (par exemple : B ou D au lieu de C). Enfin, dans 29% des cas, l'étiquette énergétique correspond au calcul. À noter que les erreurs de DPE se font aussi bien au profit qu'au détriment des biens. Une passoire thermique peut ainsi être bien notée contrairement à un appartement bien isolé qui verrait sa note dégringoler sans explication.

L'étude se fait donc alarmiste : « Si on imaginait un diagnostiqueur peu scrupuleux qui attribuerait les étiquettes au hasard (en respectant la répartition nationale et sans même regarder le logement), il aurait bon dans 25% des cas (vs 29% ci-dessus) », assure ainsi Hello Watt. Face à cette grande loterie, difficile donc pour certains propriétaires qui verront bientôt leurs biens interdits de location accepter cette décision sans rien faire. 31% des propriétaires comptent bien passer outre les interdictions et continuer à mettre leurs biens sur le marché en l'état, sans effectuer les travaux nécessaires à la rénovation énergétique.

(1) Étude réalisée sur plus de 200 logements d'après les données de consommation et les DPE de chacun.