Le prix repère de la Commission de régulation de l'énergie a remplacé le tarif réglementé du gaz depuis le mois de juillet. Est-ce qu'il a entraîné une hausse de votre facture ? Eléments de réponse.
C'était l'outil miracle qui devait permettre aux consommateurs déboussolés de ne pas être affectés par la disparation du tarif réglementé du gaz (TRVG) au 30 juin dernier. Le prix repère de la Commission de régulation de l'énergie a été publié quatre fois et l'heure est venue de faire un premier bilan « de cet outil indicatif » qui « donne une idée du prix auquel auraient été les TRV s'ils avaient été maintenus », selon la définition d'Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l'énergie (CRE).
En effet, la méthodologie de calcul de ce nouveau tarif de référence suit en fait celle du tarif réglementé du gaz en tenant compte de « l'ensemble des composantes de coût de fourniture du gaz, coûts d'approvisionnement en gaz et coûts hors approvisionnement : coûts d'acheminement, coût de stockage, coûts commerciaux, marge, etc. »
Une « anticipation réussie qui a évité de noyer les consommateurs », selon les services du médiateur de l'énergie interrogés par MoneyVox. « Le prix repère a vite été intégré à notre comparateur et les fournisseurs de gaz ont calqué leurs offres commerciales sur lui, évitant les contestations », poursuit Caroline Keller, directrice de la communication de l'organisme indépendant. Même les associations de défense des consommateurs, parfois sceptiques, semblent y trouver leur compte.
Un prix moyen conseillé du kilowattheure en baisse
Lors de sa première publication mi-mai pour le mois de juin, la CRE estimait qu'une offre avec un prix de 0,09446 euro par KWh (chauffage) et de 0,11620 eurs par KWh (eau chaude et cuisson) était acceptable. Des montants inférieurs aux TRVG de l'époque, facturés respectivement 0,1043 euro pour un foyer qui se chauffe au gaz et 0,1284 euro pour un foyer « eau chaude et cuisson ».
Un mois plus tard, ce tarif repère a baissé pour passer à 0,08195 euro par KWh (chauffage) et à 0,10488 euro par KWh (eau chaude et cuisson), en raison de la baisse des coûts d'approvisionnement. Par rapport au TRVG de juin, gelé depuis le mois de janvier grâce au bouclier tarifaire, « le prix repère de juillet 2023 de la CRE est en baisse de 19,4% pour un consommateur moyen se chauffant au gaz et consommant 13 480 kWh par an », explique la CRE.
En juillet, pour août, une légère hausse s'est faite ressentir. Le prix jugé « raisonnable » est de 0,08406 euro par KWh (chauffage) et de 0,10700 euro par KWh (eau chaude et cuisson). Enfin, en août pour septembre, le prix d'une bonne offre commerciale est de 0,08218 euro par KWh (chauffage) et de 0,10512 euro par KWh (eau chaude et cuisson). Soit, une nouvelle baisse légère du prix que vous pouvez observer ci-dessous (passez votre souris pour agrandir les chiffres).
Un abonnement annuel en hausse
Pendant ce temps, le prix conseillé de l'abonnement a augmenté avant de se stabiliser. La CRE présentait dans sa première édition un prix annuel compris entre 100,58 euros et 249,48 euros par an. Mais à partir de juin pour juillet, la CRE préconise un prix annuel compris entre 102,94 euros et 257,18 euros par an. Un montant inchangé en juillet puis en août.
Les abonnements du prix repère ont donc augmenté d'un peu plus de 2 euros TTC pour le consommateur cuisson/eau chaude et de près de 8 euros TTC pour le consommateur chauffage, afin de refléter la hausse des parts fixes du tarif de distribution.
Le tarif repère de l'abonnement correspond à quelques centimes d'euros près aux prix pratiqués par Engie, pour son offre Passerelle, et les autres fournisseurs du marché.
Sur le marché, que se passe-t-il ?
Actuellement, il y a une vingtaine d'offres proposées sur le comparateur du médiateur de l'énergie. Un total en hausse sur les derniers mois. Les fournisseurs utilisent ainsi le prix repère pour séduire de nouveaux clients, notamment ceux restés chez Engie par habitude, en leur proposant des contrats indexés. En effet, « le prix repère leur permet de proposer des offres adossées à ce tarif indicatif. Aucun fournisseur n'est obligé de l'appliquer, mais Engie, EDF ou TotalEnergies le font déjà et vont continuer à le faire », assure Emmanuelle Wargon.
© MoneyVox / SA / Septembre 2023