Le montant des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, a de nouveau baissé en janvier, selon les données de la Banque de France publiées mardi, alors que les pouvoirs publics cherchent des solutions pour relancer le marché.

Le chiffre est tombé à 7,6 milliards d'euros au cours du premier mois de l'année, contre 8,2 milliards le mois précédent, du jamais vu depuis l'automne 2014. Le montant a été divisé par trois depuis le pic du printemps 2022, à plus de 22 milliards d'euros.

Le taux d'intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l'habitat (hors renégociations) augmente, selon la même source, passant de 4,04% en décembre à 4,17% en janvier. Mais attention, la Banque de France prévient elle-même que ses « données de janvier (offres de prêts signées en janvier) portent sur des crédits négociés fin 2023 » : ainsi, « la légère reprise de début d'année (...) n'y est pas encore perceptible ». Même observation sur les taux de crédit : « Là aussi, certains indicateurs avancés semblent indiquer un retournement. »

3,99% en février selon l'Observatoire Crédit Logement-CSA

Ainsi, les données de la Banque de France diffèrent de celles de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, qui indiquent au contraire un rebond de la demande de crédits immobiliers de 8,5% en janvier par rapport à décembre, avec un taux moyen de crédit à 4,15% en janvier, et même 3,99% en février, contre 4,22% en décembre 2023.

Les statistiques de la banque centrale portent sur l'ensemble du marché, contrairement à celles de Crédit logement, fruit d'un retraitement sur la base de données partielles. Mais ces dernières peuvent être plus proches du terrain puisque comptabilisées plus tôt dans la phase de financement, avant la finalisation du dossier de prêt par la banque.

Comment relancer le crédit immobilier ?

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu en a récemment appelé aux banques pour relancer le crédit immobilier, en mettant en avant les prêts in fine et les crédits hypothécaires, des propositions accueillies fraîchement par la Fédération bancaire française (FBF) et la Banque de France.

D'autres idées circulent : la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) porte ainsi depuis plusieurs mois la transférabilité et la portabilité des prêts pour contrer la « sclérose » du marché. La transférabilité permet à un propriétaire de conserver, pour financer sa nouvelle acquisition, l'emprunt qu'il a contracté pour le bien qu'il souhaite revendre, en conservant ainsi le taux de prêt initial et en s'exonérant d'indemnités de remboursement anticipé.

La portabilité consiste à attacher le prêt non pas à l'emprunteur mais au bien lui-même, permettant le transfert du prêt accordé initialement à l'ancien propriétaire au profit du nouvel acquéreur, précise la FNAIM. Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), décidant chaque trimestre des règles encadrant le crédit immobilier, se réunit par ailleurs vendredi.