Vous avez envie de changer d'air cet été, mais pas le budget nécessaire pour financer votre projet vacances ? Le crédit à la consommation n'est pas toujours la meilleure option. Voici nos conseils.

Courriels, publicités sur internet ou à la télé... Vous avez remarqué ? Ces dernières semaines, vous êtes souvent sollicité pour prendre un crédit à la consommation. C'est normal : c'est le moment de l'année où les Français concrétisent leurs projets. Améliorer leur cadre de vie, par exemple, pour mieux profiter de l'été. Partir en vacances également, et pourquoi pas loin de chez eux. Selon un récent sondage (1), 40% des Français comptant partir en vacances vont s'envoler pour l'étranger, un taux en forte hausse (+12 points) par rapport à 2021.

C'est logique : après deux ans de Covid, l'envie de changer d'air est forte. S'offrir un voyage, toutefois, n'est pas donné. Encore moins cette année, marquée par une forte hausse des prix, notamment des transports. D'après un autre sondage (2), 59% des Français déclarent ainsi rencontrer des difficultés dans l'organisation de leurs vacances à cause de l'inflation (hausse du prix des billets d'avions, de trains et des locations, de l'essence...).

Dans ce contexte, on comprend l'opportunisme des établissements de crédit spécialisés : vous êtes, en effet, un certain nombre, actuellement, à vous poser la question des vacances à crédit.

Les facilités de paiement souvent plus adaptées

Faut-il céder à la tentation ? La réponse tient en un mot : prudence ! « En principe, il vaut mieux réserver l'usage du crédit à la consommation à des projets, c'est-à-dire à des achats non récurrents », explique Sergio Monteiro, fondateur du comparateur CheckmonCredit. En clair, souscrire un prêt pour payer le séjour d'une semaine que vous vous offrez tous les printemps ou la maison que vous louez chaque été n'est pas conseillé. Si vous ne disposez pas de l'argent nécessaire immédiatement, « les facilités de paiement sont plus adaptées », plaide Sergio Monteiro.

Cela tombe bien : de plus en plus de sites de réservations de voyages ou de locations vous permettent d'étaler votre paiement en plusieurs fois. « Ces facilités existent depuis longtemps, mais sont restées à la marge. Il y a quelques années, les banquiers n'aimaient pas ce produit, dont la rentabilité n'était pas évidente », poursuit Sergio Monteiro. « La nouveauté, c'est effectivement la généralisation de ces offres, en particulier sur internet ».

Attention toutefois à bien savoir où vous mettez les pieds. Dans le cas d'un remboursement en 3 ou 4 échéances, il ne s'agit pas d'un crédit à la consommation au sens strict, mais de ce que l'on appelle un paiement fractionné. Ses caractéristiques : une durée de remboursement courte (3 mois maximum) et un coût limité, quand il n'est pas tout simplement pris en charge par le marchand. Attention, cependant, à être certain de pouvoir assumer les échéances de remboursement. Contrairement à un crédit classique, ces facilités de paiement sont accordées sans examen approfondi de votre situation financière. Et les pénalités de retard, elles, coûtent très cher.

Paiement en plusieurs fois : combien coûtent les pénalités de retard ?

Certains marchands proposent des paiements en 5 ou en 10 fois. Dans ce cas, la facilité de paiement se transforme en crédit à la consommation. Elle prend souvent la forme d'un crédit renouvelable, parfois relié à une carte bancaire. Prudence dans ce cas : parfois utile comme outil de gestion budgétaire, le crédit renouvelable reste coûteux, avec des taux qui flirtent souvent avec l'usure. Son principe - une ligne de crédit qui se renouvelle et reste disponible en permanence - favorise également les dérapages, même s'ils sont mieux encadrés que par le passé.

Oui au crédit pour le voyage d'une vie

Il existe un cas de figure où le crédit conso est adapté au financement d'un projet de vacances : pour un voyage coûteux, comme on n'en fait pas tous les ans. Par exemple un long et lointain périple en famille. Le type de séjour, évidemment, que tout le monde ne peut pas s'offrir. Les personnes remboursant un crédit pour des dépenses de loisir en général sont d'ailleurs relativement rares : moins de 1% des ménages en 2020, selon les chiffres de l'Observatoire des crédits aux ménages de la Fédération bancaire française, contre 15%, par exemple, qui remboursaient un crédit auto.

Si vous envisagez de vous offrir le voyage d'une vie à crédit, voici quelques conseils. Commencez, d'abord, par vérifier que vous n'êtes pas en mesure de le financer sur vos économies. Avec la remontée des taux, sensible depuis le mois de mars sur le marché des crédits conso, vous aurez peu de chances de trouver un prêt personnel présentant un taux inférieur à ce que vous rapporte un placement sécurisé comme le Livret A. En clair, il sera plus avantageux de mobiliser une partie de votre épargne disponible — en prenant soin bien sûr de conserver quelques mois de salaire d'avance en cas de coup dur — puis la reconstituer petit à petit.

Crédit conso : votre projet menacé par la hausse des taux ?

Si vous optez néanmoins pour le crédit, commencez par solliciter la banque dans laquelle vous détenez votre compte principal : c'est là, sans doute, que vous aurez encore le plus de chances d'obtenir un bon taux. Dans les banques de détail généralistes, en effet, le crédit conso est surtout un outil de fidélisation de la clientèle. Ainsi, si elles ne vendent évidemment jamais un crédit à perte, elles sont souvent disposées à rogner sur leurs marges, au contraire des établissements de crédits spécialisés dont c'est la principale, voire l'unique source de revenus.

Crédit conso : nos conseils pour profiter des meilleures offres en ligne

(1) Baromètre des vacances d'Europ Assistance et d'Ipsos, réalisé en France auprès de 1 000 consommateurs âgés de 18 ans, par un questionnaire en ligne. Enquête menée entre le 26 avril et le 16 mai 2022. (2) Etude OpinionWay pour Stairwage, réalisée entre le 18 et 19 mai 2022 auprès d'un échantillon de 1 062 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.