Les mesures mises en place par le gouvernement pour soutenir l'économie française pendant la crise seront « maintenues le temps que durera cette crise » malgré leur coût grandissant à mesure que le confinement se prolonge, a assuré mercredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

« Nous avons fait un choix et je considère que c'est un choix de responsabilité qui est de préserver les compétences, les salariés plutôt que d'avoir comme aux États-Unis, des millions de chômeurs supplémentaires chaque semaine », a défendu Bruno Le Maire lors d'un point presse à l'issue du Conseil des ministres.

Pour aider les entreprises à tenir le choc de l'arrêt ou du ralentissement de leur activité durant le confinement, le gouvernement a notamment mis en place un dispositif massif de chômage partiel, des reports de charges et un fonds de solidarité pour les petites entreprises et les indépendants. Le coût du chômage partiel pourrait ainsi atteindre 19,7 milliards d'euros sur trois mois, a indiqué mardi la ministre du Travail Muriel Pénicaud. « C'est ce qui nous permettra ensuite de redémarrer notre économie le plus rapidement possible », a défendu Bruno Le Maire.

Une récession plus grave que prévu

Le ministre de l'Economie a aussi annoncé qu'il présenterait « dans les jours qui viennent » un nouveau projet de loi de finances rectificative pour entériner l'impact croissant de l'épidémie de Covid-19 sur l'économie française. La Banque de France a estimé mercredi que le PIB avait chuté de 6% au premier trimestre, plongeant la France dans la récession et que chaque quinzaine de confinement amputerait le PIB de 1,5%.

Dans son précédent budget rectificatif, adopté le mois dernier, le gouvernement tablait sur un recul du PIB cette année de 1%, un chiffre désormais obsolète. « Je pense ne jamais avoir caché aux Français que cette crise économique n'avait comme comparaison possible que la crise de 1929 par sa violence, par sa globalité et par sa durée », a ainsi affirmé Bruno Le Maire mercredi. « Je pense que les chiffres qui viennent d'être avancés par la Banque de France (...) ne viennent que confirmer cette évaluation », a-t-il ajouté.