Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a assuré lundi que le gouvernement reste « attaché » à la politique fiscale mise en place durant le quinquennat, malgré la crise économique causée par l'épidémie de Covid-19.

« Les politiques fiscales que nous avons définies depuis le début du quinquennat sont celles auxquelles nous restons attachés (et) sont maintenues », a affirmé Bruno Le Maire sur France 2, interrogé sur la poursuite de la suppression de la taxe d'habitation.

Le gouvernement a décidé de supprimer cet impôt en plusieurs étapes : 80% des foyers concernés en seront totalement exemptés cette année et la suppression doit en principe s'étaler jusqu'en 2023 pour les 20% les plus aisés. Mais la crise et les montants importants débloqués par l'Etat pour soutenir les entreprises et les salariés font craindre à certains des hausses d'impôts pour combler le surcroit d'endettement du pays.

Bruno Le Maire a toutefois concédé que le gouvernement aurait à « re-débattre » de sa politique fiscale lors de l'élaboration du budget 2021, alors que les équilibres prévus pour 2020 ont volé en éclat avec la crise. « Ca aura lieu à l'automne de cette année, donc attendons l'automne », a affirmé le ministre.

Pas d'augmentations d'impôts

Il a par ailleurs réitéré la volonté du gouvernement de ne pas augmenter les impôts à l'avenir. « Ce n'est pas une bonne idée de vouloir relancer la machine économique en augmentant les impôts », a-t-il affirmé. Vendredi, le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin avait lui aussi écarté cette option. « Attention aux fausses bonnes solutions qui par le passé ont contribué à creuser le chômage et à casser la confiance », a-t-il affirmé dans un entretien à Ouest-France.

Certains responsables politiques de gauche, ou encore le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, ont récemment appelé à un rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF) (transformé en Impôt sur la fortune immobilière en 2018, NDLR) pour financer la lutte contre la crise sanitaire et économique.