Malgré un très léger rebond en décembre 2019, les taux immobiliers restent sur la pente descendante en janvier selon l’observatoire Crédit Logement-CSA : les prêts immobiliers se négocient à 1,11% à la mi-janvier, et ils devraient rester très bas en 2020…

« En dépit d’une remontée des taux en cours d’année, la déformation de la structure de la production devrait laisser le niveau moyen inchangé en 2020 », analyse l’observatoire Crédit Logement-CSA dans son étude trimestrielle publiée ce mardi 21 janvier. Autrement dit, cet observatoire qui base son analyse sur les prêts garantis par Crédit Logement (1) reconnaît qu’un sursaut ponctuel des taux est envisageable en 2020, mais que ces crédits devraient se négocier à des niveaux toujours extrêmement bas sur l’ensemble de l’année.

Un « niveau moyen inchangé en 2020 »

Ainsi, toutes durées de prêts confondus, le taux fixe moyen se situe à 1,11% en ce mois de janvier 2020 selon cet observatoire. Au plus bas, après avoir conclu un dernier trimestre où les taux stationnaient autour de 1,13%. En revanche, sur l’année 2019, le taux moyen est légèrement plus élevé, à 1,25%. En 2020, le taux moyen ne devrait pas dépasser ce niveau de 1,25% à en croire l’observatoire Crédit Logement-CSA : pas de soubresaut notable à prévoir, donc.

En 2021, retour au niveau de 2018 ?

Pour rappel, dans un passé encore proche, les taux moyens étaient bien plus élevés : 1,43% fin 2018, 1,52% fin 2017 ou 2,19% fin 2015 !

« Dès 2021, la remontée serait plus visible »

« Dès 2021, la remontée serait plus visible », prédit l’observatoire Crédit Logement-CSA, « de l’ordre de 20 points de base en moyenne annuelle ». Et elle « s’accompagnera d’un resserrement des conditions de crédit », qui pourrait freiner le robinet du financement de l’immobilier. Plus concrètement, l’observatoire estime que les taux risquent ainsi de se négocier en 2021 autour de 1,45%, ce qui ne constituerait qu’un retour au niveau de l’année 2018. Les années 2019 et 2020 seraient donc celles du niveaux plancher des crédits immobiliers.

L’incertitude des nouvelles recommandations de Bercy

L’observatoire appuie cette analyse sur les prévisions de taux d’emprunts d’Etat (OAT à 10 ans) mais aussi sur la base de l’évolution de la politique de la Banque centrale européenne (BCE), des perspectives d’inflation, d’évolution des prix immobiliers… Sur la base de ces indicateurs purement économiques, les taux immobiliers devraient donc rester encore très bas en 2020.

Reste un élément d’incertitude : les récentes recommandations du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), autorité rassemblant les « Sages de la finance » (régulateurs bancaire et financier, Banque de France, économistes…) et présidée par le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire. Or le HCSF réclame un resserrement des pratiques bancaires concernant le taux d’endettement (33% maximum) et la durée de crédit (25 ans maximum), hors cas particulier. « Tout dépend de l’adaptation des stratégies marketing des établissements de crédit aux “recommandations” du HCSF », concède l’observatoire Crédit Logement-CSA. Mais, au-delà de cette incertitude, « aucun signal de dégradation n’est encore perceptible ».

Voir aussi le baromètre mensuel des taux immobiliers

(1) Soit un volume de 250 000 prêts immobiliers (hors rachats) chaque année.