Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont restés très faibles en février, frôlant même le record de décembre dernier. Mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour les futurs emprunteurs.

C’est une nouvelle en trompe-l’œil qu’a dévoilé ce mardi 3 mars l’Observatoire du Crédit Logement / CSA. De prime abord, l’annonce s'avère excellente pour les ménages souhaitant emprunter. La remontée des taux d’intérêt marque en effet le pas ces dernières semaines. En février, le taux moyen s’est stabilisé à 1,13% hors assurance, après avoir augmenté, certes légèrement, en tout début d’année. Dans le détail, les ménages ayant emprunté le mois dernier se sont endettés en moyenne à 0,93% sur 15 ans, à 1,08% sur 20 ans et à 1,33% sur 25 ans.

Toutefois, cette stabilité retrouvée ne résulte pas d’un assouplissement des conditions d’octroi des banques, bien au contraire… Il s’agit de la conséquence statistique de l’exclusion des ménages les plus modestes au crédit immobilier. « La part des emprunteurs les moins dotés en apport personnel (les jeunes et/ou les moins aisés) a commencé à reculer », souligne ainsi l’Observatoire du Crédit Logement. Cette évolution a « neutralisé la lente remontée des taux des prêts », poursuit-il.

Les banques mettent le holà sur les prêts aux ménages modestes suite aux préconisations du Haut conseil de stabilité financière. L’autorité recommandant de limiter à 33% le taux d’endettement et à 25 ans la durée de remboursement des emprunts immobiliers. D’ailleurs, ce tour de vis s’observe aussi s’agissant de la durée des nouveaux crédits. En décembre dernier, les emprunteurs s’endettaient en moyenne sur 232 mois. Désormais, la durée moyenne des emprunts est retombée à 228 mois.

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