Le rythme de progression du volume de crédit immobilier a connu en juin son premier ralentissement depuis 20 mois, selon des chiffres publiés mercredi par la Banque de France, signe d'une accalmie annoncée de longue date après deux années d'euphorie.

Le total des crédits immobiliers en cours aux particuliers a atteint, fin juin, 829,8 milliards d'euros, en hausse de 8,9% sur un an, contre 9,3% en mai. Le rythme annuel de progression des crédits immobiliers s'était accéléré sans interruption depuis octobre 2009, à l'exception de janvier 2011, où il était resté stable.

Une étude de l'Observatoire Crédit Logement et de l'institut CSA, publié le 20 juillet, prévoit une stabilisation de la production de crédits sur l'ensemble de l'année.

Un ralentissement attendu

Le ralentissement était donc attendu, après deux années très dynamiques, portées notamment par la déductibilité fiscale des intérêts d'emprunt et le dispositif fiscal d'investissement locatif Scellier. Fin 2010, la première disposition a expiré et la seconde est devenue nettement moins attractive fiscalement. Le marché a également été porté en 2009 et 2010 par le très faible niveau des taux d'intérêt ainsi que par le statut de valeur refuge de la pierre, dans un contexte tourmenté pour les marchés financiers.

Après un début d'année 2009 difficile, le total des crédits immobiliers en cours a bondi de 17% entre mai 2009 et juin 2011, soit 118 milliards d'euros.

Outre le ralentissement du crédit immobilier aux ménages, le mois de juin a également été marqué par une forte accélération du crédit aux entreprises, à 3,9% sur un an contre 2,5% en mai. Le total des crédits aux ménages et aux entreprises (non financières) a atteint 1.892 milliards d'euros, en hausse de 5,8% sur un an, soit le treizième mois d'accélération consécutif.

Si les crédits d'investissement poursuivent leur progression (4,4% contre 3,8%), le mouvement est surtout dû au redressement des crédits de trésorerie, moroses depuis la crise financière. En juin, leur rythme de hausse sur un an a été le plus élevé depuis janvier 2009, à 4,1%.