Les banques françaises, par l'intermédiaire de la Fédération bancaire Française (FBF), ont dénoncé jeudi l'idée d'une taxe sur les banques, estimant qu'il s'agirait d'une "fausse solution" qui pénaliserait le financement de l'économie et, partant, la croissance.

Une taxe réduirait les fonds propres, dont le niveau conditionne la solidité et la capacité à accorder des prêts des banques, a indiqué le président de la FBF Baudouin Prot lors d'une conférence de presse à Paris. « Si l'on va trop loin, on va rendre le crédit plus rare et plus cher », a-t-il affirmé, soulignant que cette taxe s'ajouterait aux nouvelles contraintes posées par la réforme en cours du secteur bancaire.

Autre argument: les banques françaises estiment « injustifié » le fait qu'une taxe « puisse prendre en France la forme d'une ressource fiscale nouvelle », comme l'a suggéré récemment la ministre de l'Economie Christine Lagarde.

Prot en désaccord avec le rapport Lepetit

Dans un rapport remis mardi, l'ancien président de la Commission des opérations de Bourse (COB, aujourd'hui AMF) Jean-François Lepetit préconise également la création d'une telle taxe, dont le produit abonderait le budget de l'Etat. Baudoin Prot ,également directeur général de BNP Paribas, s'est dit « tout à fait en désaccord » avec la proposition de M. Lepetit, précisant qu'il s'exprimait sur le rapport à titre personnel. « Il n'y a aucun fondement à récupérer de l'argent public qui aurait servi au sauvetage d'une banque, car le secteur bancaire n'a rien coûté à l'Etat. Il lui a rapporté deux milliards d'euros », a-t-il pointé

L'idée d'une taxe a été reprise par plusieurs pays, notamment l'Allemagne et les Etats-Unis, mais les propositions sur les modalités d'application et l'affectation du produit restent très disparates.