Le CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris vient de franchir les 8 000 points pour la première fois de son histoire. Mais, faut-il pour autant investir les yeux fermés ? Décryptage.

Malgré le ralentissement de la croissance économique, observé au cours de ces derniers mois par l'Insee, la Bourse de Paris vole de record en record, en ce début d'année 2024. Depuis le 1er janvier dernier, l'indice CAC 40 a ainsi progressé de plus de 8%, évoluant désormais sur ses plus hauts niveaux historiques. Vendredi, l'indice phare a encore grappillé 2,93 points, à 8 164,35 points, son nouveau record.

Des résultats solides

Cette progression fait suite à une hausse de près de 17% enregistrée l'an dernier. Pour l'expliquer, les spécialistes pointent du doigt les excellents résultats affichés par les entreprises françaises composant l'indice CAC 40, à commencer par les fleurons tricolores, comme LVMH le géant du secteur du luxe, ou encore le groupe pétrolier TotalEnergies, qui ont réalisé des profits records en 2023.

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Un espoir de baisse des taux d'intérêt

A ces performances, s'ajoute aussi l'espoir de voir la Banque centrale Européenne (BCE) baisser ses taux d'intérêt directeurs dans les mois à venir en raison de l'essoufflement de l'inflation d'après les derniers chiffres publiés par Eurostat, l'autorité statistique communautaire.

Or, toute baisse du loyer de l'argent réduit le coût de la dette, ce qui est de nature à gonfler le bénéfice des entreprises et par ricochet les dividendes versés aux actionnaires. Compte tenu de cet environnement, « en dehors d'un choc exogène, la situation actuelle reste favorable aux entreprises », selon Alexandre Hezez, stratégiste du Groupe Richelieu.

Tenir compte des risques

Dans ce contexte, les investisseurs retrouvent de l'appétit pour le marché des actions. Il faut dire que, depuis la date de création du CAC 40, le 31 décembre 1987, le rendement annuel de l'indice ressort à plus 8%, en prenant en compte les plus-values et des dividendes. Pour autant, « il convient de ne pas investir les yeux fermés et de rester prudent », selon Dorian Abadie, analyste OPCVM & Bourse chez Meilleurtaux.

En effet, il faut garder à l'esprit que tout investissement en Bourse présente un risque de perte en capital et ne doit s'envisager que sur la durée, en raison de la volatilité inhérente aux marchés financiers. Reste à savoir quel est le meilleur moment pour investir.

Lisser ses points d'entrée

Comme il est difficile de répondre à cette question avec certitude, « le plus simple consiste à investir de manière régulière ou programmée plutôt qu'en une seule fois », ajoute Dorian Abadie. Ainsi, vous limitez le risque d'investir la totalité de votre capital sur les plus hauts niveaux du marché.

Dans la mesure où vous allez acheter à des cours différents, les achats réalisés à des prix élevés seront compensés par les achats effectués à des prix moindres. D'ailleurs, le site de l'Autorité des Marchés Financiers conseille vivement aux épargnants d'avoir recours à cette technique.

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Et penser également à diversifier le risque

Du reste, pour limiter les risques de perte, les spécialistes recommandent également de diversifier ses investissements, en ne mettant pas tous ses œufs dans le même panier. En pratique, la diversification peut se faire en investissant dans des actions d'entreprises, présentes dans différents secteurs d'activité.

Mais, encore faut-il avoir du temps à consacrer pour suivre régulièrement l'actualité des entreprises et surtout disposer des compétences nécessaires pour être capable de sélectionner les titres les plus prometteurs.

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C'est pourquoi Dorian Abadie, conseille aux particuliers de se tourner vers les ETF (« Exchange Traded Funds »), ces fonds qui répliquent la composition d'un indice boursier, à l'image du CAC 40 par exemple, afin de suivre au plus près sa performance.

Simples d'utilisation et peu onéreux en frais de gestion, ces ETF permettent de s'exposer à moindre coût au dynamisme de la Bourse de Paris. Et cerise sur le gâteau, ces produits sont éligibles au Plan d'épargne en actions (PEA) mais aussi souvent proposés dans les unités de compte des contrats multi-supports.

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Mais garder des liquidités

Enfin, un dernier conseil avant d'investir en Bourse. N'oubliez pas de conserver des liquidités afin de profiter d'éventuels achats à bon compte en cas de correction boursière. En la matière, les professionnels conseillent de détenir en permanence un montant représentant au minimum 5% de la valorisation globale de son portefeuille.

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