Vous louez un logement meublé de façon occasionnelle sur Airbnb, Booking, Abritel ou encore PAP Vacances ? Attention : pour cette déclaration 2024, les montants pré-renseignés dans votre formulaire sur impots.gouv.fr sont peut-être incomplets. Explications.

Voici une information surprise qui s'est glissée au cœur de la conférence de presse de lancement de la campagne déclarative, jeudi 11 avril à Bercy. Lors de l'exercice des questions-réponses avec les journalistes, Guillaume Robert, directeur général adjoint de la DGFiP, a soudain tenu à « signaler » un « élément sur les locations meublées » : « Nos concitoyens étaient habitués à ce que nous puissions mettre à leur disposition au moment du parcours déclaratif les éléments transmis par les plateformes » telles que Airbnb, Abritel, Booking ou autres sites de locations meublées. « Quelque chose qui avait été mis en place en France à partir de 2020 et qui permettait à la fois de rappeler que [l'administration fiscale] savait que [les contribuables] avaient procédé à des locations meublées, que la plateforme nous avait dit que c'était tant, et donc merci de vérifier que c'était imposable ou pas », a poursuivi Guillaume Robert.

« Ce n'était pas à proprement parler un pré-remplissage mais une aide à la déclaration », précise-t-il. En effet, vos revenus tirés des plateformes de l'économie collaborative apparaissent dans une fenêtre d'information : charge à vous ensuite de les reporter dans les bonnes cases.

airbnb

Message apparaissant lors de la déclaration 2023.

Airbnb, Le Bon Coin, Vinted, Blablacar... Comment déclarer vos gains aux impôts en 2023

La DGFiP ne pointe pas Airbnb... mais le sous-entendu laisse peu de place au doute

Quel est le bug, en 2024 ? Guillaume Robert lance un appel à la « vigilance » pour les loueurs Airbnb ou autres bailleurs occasionnels sur Abritel et autres plateformes : « Ne rien avoir affiché à ce moment-là de la déclaration [là où vous aviez l'habitude de voir un montant pré-renseigné, NDLR] ne signifie pas que vous n'avez rien touché ».

Pourquoi ? « Cette année, le système change : il passe au niveau communautaire », donc au niveau de l'Europe, a expliqué Guillaume Robert. « On a constaté des difficultés d'adaptation » à « ce nouveau cadre communautaire », prévient le directeur général adjoint de la DGFiP.

« Malheureusement, attention : un certain nombre de plateformes, du fait de difficultés techniques rencontrées par certaines plateformes dans certains pays, ne nous enverrons pas ces éléments de revenus générés par l'activité et donc les contribuables doivent être attentifs », a poursuivi Guillaume Robert.

Face à la presse, Guillaume Robert n'a pas souhaité citer de plateforme. Toutefois, selon Les Echos, « cette problématique aurait été rencontrée pour des plateformes domiciliées en Irlande ». Le sous-entendu laisse peu de place au doute : cette problématique concernerait bien la plus populaire des plateformes de location meublée, Airbnb, laquelle est certes un groupe américain mais est domiciliée en Irlande, à Dublin, où la fiscalité est attractive pour les multinationales, pour ses activités européennes.

Loyers touchés en 2023 : à vous de ressortir le récapitulatif reçu en janvier 2024

Olivier Touvenin, chef du service de la gestion fiscale, a envoyé un avertissement à ceux qui seraient tentés d'en profiter pour ne pas reporter leurs loyers touchés via Airbnb ou d'autres plateformes : « On va recevoir ces informations dans les prochains mois. Nous ne les avons pas reçus à temps pour les pré-renseigner dans la déclaration. »

« Nous allons envoyer une information spécifique aux foyers qui ont déclaré ce type de revenus »

« Nous allons envoyer une information spécifique aux foyers qui ont déclaré ce type de revenus l'an dernier, ajoute Olivier Touvenin. Ils recevront un courriel dans les prochains jours ». Un courriel vous incitant donc à ressortir le récapitulatif des gains envoyés par votre plateforme de location en ce début 2024 pour éviter tout oubli.

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