L'année 2024 n'est pas celle des grandes révolutions fiscales. Pas de big bang du prélèvement à la source comme en 2019. Pas de curieuse nouveauté comme la déclaration automatique en 2021. Pas de couac sur les biens immobiliers à prévoir comme en 2023. Mais voici tout de même une mauvaise et trois bonnes surprises.

La mauvaise surprise : le barème kilométrique est gelé

Ça pour une surprise, c'est une vraie surprise. Après un coup de pouce exceptionnel de 10% en 2022, après une hausse de 5,4% au rythme de l'inflation, le barème kilométrique est inchangé en 2024. Une vraie surprise dans le sens où le barème progressif - celui qui s'applique à l'essemble des revenus du travail - progresse lui de 4,8%.

Or, dans la « brochure pratique » de la déclaration 2024 des revenus 2023, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) fait bel et bien apparaître un barème forfaitaire pour frais kilométrique identique à celui de l'an passé. Un gel rendu possible par l'arrêté du 27 mars 2023, qui a fixé les barèmes « à compter de l'imposition des revenus de l'année 2022 », ce qui n'oblige pas Bercy a publié un nouvel arrêté pour le mettre à jour en 2024.

Pour ceux qui prennent leur voiture ou leur deux-roues tous les jours ou presque pour se rendre sur leur lieu de travail, c'est clairement une mauvaise nouvelle. Cela signifie qu'en 2024 l'option des frais réels sera un peu moins intéressante financièrement, alors qu'elle était devenue plus avantageuse depuis le coup de boost de 2022.

Impôt sur le revenu : mauvaise nouvelle, le barème kilométrique est gelé en 2024

Bonne surprise n°1 : une application qui vous permet de déclarer

Cette nouveauté-ci n'aura aucun impact sur votre impôt à payer en 2024. Mais elle vous gagnera peut-être un peu de temps puisque vous n'aurez pas forcément besoin de vous poser devant un ordinateur pour remplir vos obligations déclaratives.

La déclaration préremplie, accessible depuis ce jeudi 11 avril, pourra pour la première fois être modifiée et validée sur l'application mobile Impots.gouv, les cases des rubriques « revenus » et « charges » étant désormais modifiables sur cette appli. Jusqu'à présent, cette application mobile permettait uniquement de vérifier vos revenus dans le cadre de la déclaration automatique.

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Bonne nouvelle n°2 : une option fiscale pour vos cryptos

Si vous investissez dans le Bitcoin, l'Ethereum ou autres cryptomonnaies, ce n'est probablement plus une surprise. La loi de finances pour 2023 a intégré les gains en crypto-actifs dans les plus-values financières pouvant profiter du prélèvement forfaitaire unique (PFU), ou « flat tax » : 12,8% d'impôt sur le revenu + 17,2% de cotisations sociales pour la part de gains retirés lors de l'année des revenus à déclarer.

C'est lors de cette déclaration 2024 que la donne change : si vous avez échangé vos cryptos contre des euros et donc encaissé des plus-values lors de l'année 2023, vos gains ne seront par défaut imposés qu'à 12,8%, ce qui est avantageux pour de nombreux contribuables. Si jamais vous n'êtes pas imposable, vous pourrez choisir l'option au barème pour éviter de payer des impôts, en cochant toutefois une nouvelle case spécifique, différente des autres revenus financiers, la 3CN.

A savoir. A partir de cette déclaration, une distinction est opérée entre investisseurs « à titre particulier » (qui peuvent profiter de la flat tax) et investisseurs professionnels (qui seront soumis au régime des bénéfices non commerciaux).

Bonne surprise n°3 : un avantage fiscal doublé si vos faites de gros travaux en immobilier locatif

Voici une nouveauté fiscale de l'année 2023 qui était passée relativement inaperçue et elle se concrétise donc à l'occasion de cette déclaration des revenus 2023 : l'avantage procuré par un déficit foncier est doublé de 2023 à 2025. Une nouveauté qui touche des propriétaires immobiliers qui ont réalisé d'importants travaux de rénovation en 2023.

C'est quoi, ce « déficit foncier » ? Un complexe dispositif permettant aux propriétaires bailleurs d'additionner le coût des travaux aux autres charges locatives. Objectif : que, sur une année, le cumul des charges dépasse la somme annuelle des loyers (revenu brut foncier). On parle alors de déficit foncier. Et ce déficit peut être déduit de vos revenus du travail, mais cet avantage (le déficit foncier imputable aux revenus « classiques ») est habituellement plafonné à 10 700 euros par an.

Depuis 2023, le plafond est doublé, à 21 400 euros. Mais attention : les frais engagés doivent être dédiés à des travaux de rénovation énergétique permettant à un logement à louer passant d'une classe énergétique E, F ou G à une classe énergétique A, B, C ou D. Bref, de gros travaux dans une ancienne passoire thermique.

Impôts et immobilier locatif : ce qu'il faut savoir pour profiter du déficit foncier doublé

Impôt sur le revenu 2024 *
Jeudi 23 mai 2024 à 23h59
Jeudi 30 mai 2024 à 23h59
Jeudi 6 juin 2024 à 23h59
Survolez un département pour afficher la date limite de déclaration des revenus.

* Date limites de déclaration 2024 des revenus 2023

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Et aussi, d'autres (petits) changements fiscaux

Dons aux œuvres. La réduction maximale, de 75%, concerne cette année aussi les dons effectués au profit de la Fondation du patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine immobilier religieux.

Dons aux œuvres (bis). Les associations « d'intérêt général concourant à l'égalité entre les femmes et les hommes » rejoignent la famille des organisations pouvant faire bénéficier de la réduction d'impôt à 66%.