La simplicité a du bon ? Oui. Mais en matière fiscale, il vaut parfois mieux jouer à la fourni en vous coltinant la corvée annuelle plutôt que de faire la cigale en profitant de la déclaration automatique pour ne pas mettre le nez sur impots.gouv.fr.

« Vérifier, c'est déclarer », la belle affaire ! Depuis quelques années, la Direction générale des finances publiques (DGFiP) vous facilite la vie, non seulement en préremplissant vos revenus, mais aussi en vous exonérant de déclarer, tout simplement. En clair, si la DGFiP vous prévient par email ou par courrier que vous êtes éligible à cette déclaration automatique, vous ne serez pas en tort si vous ne faites rien. En parodiant le slogan du fisc, pour vous, « oublier, c'est déclarer » : aucune sanction... même si vous ne prenez pas la peine de vérifier. Attention toutefois à ne pas tomber dans les pièges de cette procédure facilitée !

Piège n°1 - Ne même pas prendre la peine de vérifier vos revenus

Vous faites partie des plus de 10 millions de foyers éligibles ? La DGFiP vous a prévenu par mail que, pour vous, « vérifier, c'est déclarer » ? Alors, certes, vous ne risquez aucune amende si vous ne faites rien. Mais vous risquez tout de même des erreurs de déclaration si vous ne prenez par la peine de jeter un coup d'œil rapide à votre formulaire prérempli.

Disons-le clairement : une vérification est plus que conseillée ! En cas d'erreur, vous serez en tort, et non la DGFiP : « Est réputé avoir souscrit la déclaration », le contribuable ayant reçu une déclaration automatique, dispose désormais le Code général des impôts. En ce sens, c'est une déclaration tacite : vous ne validez pas mais le fisc considère que vous validez en votre âme et conscience si vous ne faites rien.

Pour vérifier vos revenus préremplis, sur internet, il faut nécessairement vous connecter à votre espace personnel sur impots.gouv.fr. Après vous être identifié, vous avez deux choix : cliquer sur « vérifier les données de ma déclaration » et accéder au document spécifique « déclaration automatique » – nom de code « 2042K Auto » - ou « compléter ou rectifier ma déclaration ». L'appli Impots.gouv permet elle aussi de consulter votre déclaration automatique, donc sans avoir à vous connecter sur un ordinateur.

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Piège n°2 - Vous croire éligible alors que vous ne l'êtes plus

Vous avez profité de la déclaration automatique en 2021, 2022 et 2023 ? Vous avez tellement pris l'habitude de ne rien faire que vous estimez ne plus avoir à vous soucier de l'obligation déclarative du printemps ?

Attention... si jamais vous avez déménagé et que vous avez prévenu le fisc via la rubrique « gérer mon prélèvement à la source » sur impots.gouv.fr, si jamais vous avez signalé par le même biais un mariage, un divorce ou une naissance dans votre foyer fiscal... alors vous n'êtes plus éligible à la déclaration automatique !

Autrement dit, cette année, si vous ne faites rien... vous serez sanctionné par le fisc pour absence ce déclaration ! Et cela peut vous coûter une majoration de 10%, 20% voire 40% selon l'importance du retard.

Rassurez-vous : « Les usagers qui étaient éligibles à la déclaration automatique en 2023 mais qui ne le sont plus en 2024 seront informés mi-avril par courriel qu'ils doivent déposer cette année une déclaration de revenus. » À vous de surveiller votre messagerie.

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Piège n°3 - Louper le coche pour profiter de crédits d'impôt ou autres avantages

« Attention : si vous avez effectué des dépenses ouvrant droit à réductions et crédits d'impôts (dons, frais de garde, emploi d'un salarié à domicile ...), celles-ci ne figurent pas dans votre déclaration automatique », vous prévient le fisc sur impots.gouv.fr. A raison. Si jamais vous faites garder vos enfants en bas âge ou si vous faites appel à une entreprise de services à la personne, vous risquez de passer à côté d'un crédit d'impôt !

Dans cette même veine, ne pas mettre le nez dans votre déclaration peut par exemple vous faire louper un crédit d'impôt, donc, mais aussi une déduction de pension alimentaire, un abattement professionnel, une réduction d'impôt (pour dons, frais d'Ehpad, frais de scolarité, etc.)... ou vous rendre coupable d'un oubli de déclaration (ressources annexes tirées d'une location ponctuelle sur Airbnb, compte à l'étranger si vous avez un compte Revolut, par exemples).

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Déclaration automatique : 4 cadres à vérifier

En format papier, la déclaration automatique se présente sur 4 pages, avec un récapitulatif des informations connues par le fisc en page 1, puis 3 pages pour les compléter au besoin. En format numérique, le principe est le même avec ce récapitulatif accessible en vous connectant sur impots.gouv.fr.

Vous retrouvez l'essentiel des informations à vérifier sur la première page, en 4 parties :

  • La situation familiale connue par le fisc (l'état civil des membres du foyer et le nombre de personnes à charge) et votre adresse.
  • Vos coordonnées bancaires.
  • Vos charges et revenus (« situation connue de l'administration ») : le tableau synthétique qui compile vos salaires, pensions, revenus du capital, dépenses d'emploi à domicile, etc.
  • Votre « impôt estimatif (si vous n'avez rien à modifier) », avec le rappel du montant déjà prélevé à la source, la somme des crédits d'impôt, le rappel de l'avance de janvier, le montant restant à payer à l'été 2024, etc.