Gagner de l'argent grâce aux cryptos, sans devoir payer d'impôts ? C'est possible, grâce à certains mécanismes fiscaux, bien connus des investisseurs chevronnés.

Vous avez investi dans les cryptomonnaies ? Si vous avez réalisé une plus-value, vous devez la déclarer au fisc. Vous serez exonéré d'impôts si vos gains ne dépassent pas 305 euros par an.

Mais au-delà, vous n'avez pas d'autre choix que d'opter pour le prélèvement forfaitaire unique (PFU). Vos gains seront alors taxés à hauteur de 30%, soit 12,8% d'impôts et 17,2% de prélèvements sociaux.

Toutefois, c'est la dernière année. Car la loi a évolué. Résultat, pour les gains réalisés à partir du 1er janvier 2023, vous aurez désormais une deuxième possibilité : celle de choisir le barème progressif de l'impôt sur le revenu.

Cette option sera intéressante pour les foyers non imposables, qui ne paieront que 17,2% de prélèvements sociaux, au lieu des 30% du PFU. Mais aussi pour les contribuables imposés à 11%, qui seront légèrement moins taxés (28,2%). Les foyers imposés à hauteur de 30 ou 45%, en revanche, auront intérêt à conserver le PFU.

Retarder l'impôt

Lorsque vous détenez un livret bancaire, une assurance-vie ou un PEA, vous recevez pour chacun de ces produits financiers un relevé annuel de vos gains, délivré par votre banque, votre assureur ou votre courtier.

Mais ce n'est pas le cas pour les investisseurs en crypto-actifs, souvent livrés à eux-mêmes lorsqu'ils doivent déclarer aux impôts les revenus qu'ils ont généré via le trading d'actifs numériques.

Cette tâche est fastidieuse. Surtout pour les investisseurs les plus actifs. En plus de déclarer le montant global de vos gains sur l'année civile, vous devez également lister la totalité des conversions cryptos-euros dans un document spécifique.

Toutefois, cette exigence ne s'applique qu'aux transactions entre une cryptomonnaie et une monnaie Fiat, c'est-à-dire une devise officielle, comme l'euro ou le dollar. Le droit fiscal prévoit en effet que vos gains ne sont imposables que lorsque vous sortez de l'univers des cryptos.

Autrement dit, si vous échangez des ether contre des bitcoins ou une autre crypto, par exemple, vous ne serez pas imposé sur cette opération. Et ce, même si vous avez réalisé une plus-value importante.

« Aujourd'hui, ce qui est imposé en France, c'est la plus-value lorsque vous revendez vos cryptos contre des euros », expliquait ainsi à MoneyVox Claire Balva, cofondatrice de Blockchain Partner, cabinet de conseil spécialisé sur les cryptomonnaies.

Bitcoin : son cours va-t-il flamber en 2023 ?

Le boom des stablecoins

Or, pour mettre vos gains à l'abri de la forte volatilité, vous pouvez les convertir en stablecoins, des cryptos qui ont la particularité d'être « stable », car indexées sur une monnaie traditionnelle, comme le dollar.

Ces dernières ont connu un succès croissant au cours des dernières années, malgré l'effondrement du stablecoin TerraUSD, en mai 2022. La capitalisation totale des stablecoins dépassait 138 milliards de dollars au 1er janvier 2023, selon Coingecko.

Et pour cause. « Quand vous restez dans la blockchain via un stablecoin, vous n'êtes pas fiscalisé. C'est pourquoi les investisseurs préfèrent changer leurs bitcoins ou leurs ethers en dai ou en usdt [des stablecoins dollar, ndlr] plutôt qu'en euros », détaille Claire Balva. ``

Un mécanisme qui permet aux investisseurs chevronnés d'éviter ou retarder la taxe indéfiniment. Et ce, sans enfreindre aucune loi. Mais si cette technique est légale, le ministère des Comptes publics la voit-il d'un bon œil ? Sollicité sur la possibilité de retarder ainsi l'imposition, il n'a à ce jour pas réagi à notre demande.

Bitcoin : où en acheter ? Conseils et comparatif des plateformes